Comme son leader, John Ulysses Mitchell, de père américain, de mère française, ayant grandi entre Paris et Los Angeles,
Bad Mama Dog est écartelé entre un blues rock fiévreux et un songwriting folk de la plus belle eau. J'ai lu
quelque part une jolie formule disant, "Bad Mama Dog dépoussière les années 70". Cette phrase me plait - même si, à mon sens, il
n'y a guère besoin de passer un coup de balai sur les dites années - car elle est positive. Rien à voir avec le genre lapidaire
que certains (qui, soit dit en passant, n'ont jamais rien pondu de génial) emploient en n'hésitant pas à affirmer que
Love Gone Bad multiplie les emprunts. Alors certes, le trio a des références aisément identifiables, certaines d'ailleurs
plus ancrées dans les sixties (Jimi Hendrix, Beatles) que dans les seventies (Led Zeppelin), d'autres beaucoup plus récentes
(Jeff Buckley, Tom Waits, White Stripes), mais cela suffit-il à dire que Bad Mama Dog est plus référencé qu'un autre groupe ?
Quand on pose Love Gone Bad sur la platine, en quatre morceaux seulement, on comprend qu'on tient là un sacré
bon disque. "Fires of Hell", un blues rapeux qui balance comme du Tom Waits, nous expédie un direct d'entrée de jeu. "Skull
Breaker", rock au doux parfum 60's, donne envie de ressortir ses vinyles des Stones. "How Many Times" est tout simplement une
splendide ballade amoureuse et bluesy. Quant à "Love Gone Bad", rock rapide aux riffs de guitare cinglants, il nous rappelle les
White Stripes underground, ceux de White Blood Cells, avant qu'Elephant et son "Seven Nation Army" ne déclenche la
folie que l'on sait. Voilà, en quatre titres, Bad Mama Dog pose les points sur les i et nous rappelle ce qu'est
la bonne musique. Le reste ne fait que confirmer... "Low And Divine", véritable hommage Hendrixien, "Ships of Time" et son intro
acoustique Zeppelinienne, "California" et ses arpèges Fab Four, "Theme 9" (absolument énorme) et ses guitares dont Jimmy Page
pourrait bien être jaloux, sont autant de moments de grâce qui nous crucifient sur place. Si Bad Mama Dog multiplie bien quelque
chose, ce sont les hommages... Comme autant de témoignages de l'admiration que le groupe peut porter à tous ceux qui l'ont précédé...
Pour terminer, précisons que Bad Mama Dog, c'est John Ulysses Mitchell (voix, guitares), Gael Barbieri
(basse) et Alexis Bossard (batterie, percussions). Les deux acolytes de John Ulysses Mitchell sont français et Bad Mama Dog
émarge chez Bonus Tracks Records, le label parisien monté par Yarol Poupaud et Caroline de Maigret, maison hébergeant aussi
The Parisians, The Mantis, les Brainbox... Enfin, la production de Love Gone Bad est signée Yarol Poupaud. Faites l'effort
d'écouter Bad Mama Dog, vous ne le regretterez pas !
Partager