Un peu plus de trois ans après Carnets de bord, Bernard Lavilliers revient chatouiller
les ondes de France avec Samedi Soir à Beyrouth avant d'entamer dès le mois de février une grande tournée
qui passera, entre autres, par tous les Zénith du pays avec pas moins de trois dates à Paris, les 13, 14 et
15 mars 2008.
Fidèle à ses convictions, l'éternel voyageur qu'est Lavilliers brosse un portrait du monde d'aujourd'hui.
Chacun des textes est un instantané, une fenêtre ouverte sur la façon dont l'artiste perçoit notre planète. Et
si l'on n'échappe pas au militantisme à travers quelques chansons profondément politiques ("Bosse", "Ordre Nouveau", "Killer"), ça
passe plutôt bien car on sait que Bernard Lavilliers est totalement sincère dans sa démarche. Intègre, il
défend depuis des années un certain nombre de valeurs sans jamais se renier. Qu'on y adhère ou pas importe peu finalement.
L'important est l'honnêteté de la démarche. Par ailleurs, il faut aussi avouer que sa voix grave, d'une
douceur envoûtante y est pour beaucoup... Difficile de résister à un tel charisme, on se laisse bercer par cette
voix chaude et cette musique chaloupée à souhait.
Pour Samedi Soir à Beyrouth, Bernard Lavilliers a choisi le reggae comme fil conducteur.
Ainsi l'album démarre sur l'excellent "Rafales", calme reggae tout en douceur, porté par des percussions légères
et des arrangements de cordes et de cuivres signés Willie Mitchell (patron du label Hi records et orfèvre de la Memphis soul).
"Samedi Soir à Beyrouth", morceau qui donne son titre à l'album, est de la même eau, un vrai régal. On peut noter
la présence de Grégory Dargent sur ce titre (déjà rencontré aux côtés de
BabX sur scène) et
de son oud qui donne une
petite coloration orientale. Autres joyaux de cette galette, le reggae enlevé façon ska de "Solitaire", la
ballade soul "Ma Belle", deux titres qui évoquent la solitude et où Lavilliers laisse poindre
quelques interrogations ou encore le reggae classique "Ordre Nouveau". On peut compléter ce palmarès avec
"Maria Bonita", "Distingué", "Je Te Reconnaîtrai" et "Attendu", tous de très bons morceaux qui suffiraient à
faire de Samedi Soir à Beyrouth un excellent album.
En résumé, les fans ne devraient pas être déçus et les nouveaux venus ont toutes raisons d'être séduit par ce
seizième opus du plus tendre de nos barroudeurs !