Quelques mois après la disparition de Fred Chichin, survenue le 28 novembre 2007, Catherine Ringer a décidé de reprendre la tournée brutalement interrompue... Elle a donc repris la route en mars et le spectacle s'intitule maintenant "Catherine Ringer chante les Rita Mitouko and More". Après le printemps de Bourges, bon nombre de Zénith de province, quelques dates hors de France, deux Cigale sold out et avant les festivals de l'été, petit passage à l'Olympia pour la plus grande joie des parisiens qui n'avaient pu se rendre à la Cigale. En première partie, les spectateurs auront l'occasion, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, de découvrir F.M.

Fin du long week end de Pentecôte, il fait très chaud et Paris semble désert... Il n'y a pas encore grand monde dans la salle quand j'arrive... Les gens sont assis ça et là, discutant ou sirotant une boisson fraîche en attendant le début du concert. C'est F.M. (alias François Maurin) qui a l'honneur d'ouvrir pour Catherine Ringer. Le jeune homme qui a sorti son premier album, A Dream Or Two, en février et a donné son premier concert parisien en mars à la Boule Noire, se retrouve propulsé sur la scène de l'Olympia ! Belle progression ma foi et une excellente occasion pour lui d'élargir son public... Nous l'avions vu sur scène lors des récents Chorus des Hauts de Seine et c'est un plaisir de le revoir ce soir.

Le Rouennais, fan de musique anglo-saxonne et élevé dans une ambiance classique par un père mélomane, a choisi une formation originale - guitare, trio à cordes (violon, alto, violoncelle) et cor - pour accompagner des chansons pop. Avant de nous faire écouter ses propres compositions, il commence par une relecture du titre qui rendit Cure célèbre, "Killing An Arab". Il émaillera ainsi sa prestation de quelques reprises, Blondie, Depeche Mode ou encore The Cars avec "Heartbeat City" pour clore son set. Jouer un titre comme "Killing An Arab", tendu et urgent, à la guitare acoustique et au violon, est un pari osé et gonflé mais ça passe très bien et F.M. est si doué qu'apparemment, il peut se permettre bien des choses. Sur ce, il enchaine sans temps mort sur le single "Certain People".

Nous n'aurons droit ni à "We Can Fly !" ni à "Maybe", deux de mes titres préférés sur l'album, mais "My Way To The Stars" et "A Dream Or Two", beaucoup plus entrainants, sont d'excellents choix pour la scène. La prestation de F.M., bien que trop courte à mon goût, est impeccable. Le seul bemol est du côté d'un public, bruyant et bavard, qui semble peu ou pas concerné...

Dès 20h50, le public commence à donner de la voix. L'Olympia affiche complet et dans la fosse, je peux vous assurer que c'est assez dense. Le public qui se presse au plus près de la scène laisse peu de latitude pour se mouvoir... Malgré la climatisation, il fait déjà très chaud et ça n'est que le début d'une soirée où la température ne fera que monter !

Vers 21h00, Catherine Ringer parait enfin dans une immense ovation chaleureuse. Sobrement vêtue d'une redingote marron laissant entrevoir une jupe noire, elle n'élude pas la disparition de son compagnon. "Fred est là par sa musique" dit-elle... L'émotion est là, palpable, prête à déborder mais vite endiguée par la musique. Le concert commence avec trois titres de Variéty (Because, 2007), dernier album des Rita Mitsouko et qui vient d'être certifié disque de platine.

Après un très électrique "Rendez-Vous Avec Moi-Même" pendant lequel Catherine se débarrasse de sa redingote, dans un mouvement très rock, place à deux tubes qui ont plus de 20 ans mais n'ont pas pris une ride. La classe intégrale ! Au génial "Live In Las Vegas" (Marc & Robert, 1988), composé par les incroyables frères Sparks, succède l'énorme "C'est Comme ça" (The No Comprendo, 1986). Dès les premières notes de celui-ci, la fosse entre en trance, se met à danser, chanter, hurler, sauter sur place, imprimant un mouvement oscillant au plancher de l'Olympia. Des litres de sueur commencent gentiment à couler le long de mon dos : un concert de Catherine Ringer est décidément plus efficace qu'une séance à la salle de gym !

Par rapport au concert du 13 novembre dans ce même Olympia, la setlist a été revue... Si les classiques que le public attend sont bien là, si de nombreux titres de Variéty sont joués ce soir, on note quelques titres qui n'étaient plus à

l'ordre du jour et qui refont surface comme "Sacha" ou l'entraînant "Singing In The Shower", toujours des frères Sparks, et plus de reprises également. Un inattendu "L'Importante E Finire" de l'artiste italienne Mina Mazzini qui permet à Catherine Ringer de jouer avec toute l'étendue de sa voix, un "Red Sails", repris à Bowie, que j'avais déjà eu l'occasion d'entendre à deux reprises par Catherine mais qui, là, me bluffe carrément tant l'interprétation est aujourd'hui magistrale, "After Hours" du Velvet Underground et un rock échevelé du trop rare Mink Deville, "Venus of Avenue D", qui offre l'occasion d'un chouette duel basse/guitare.

On le voit, l'ambiance est plutôt rock ce soir ! Et, c'est vrai que Catherine semble plutôt en forme... Facétieuse sur "Terminal Beauty", pleine d'entrain sur "Ding Dang Dong" et débordante d'énergie sur "My Love Is Bad" ou "White Falcon". Je me demande d'ailleurs comment elle peut s'agiter comme ça avec cette chaleur suffocante... Pour ma part, je dégouline rien qu'en la regardant !

"Les Histoires d'A" achève la première partie du set. Le public ne se prive pas de participer et Catherine Ringer termine cette chanson à genoux sous une immense ovation qui se propage jusqu'en haut d'un Olympia maintenant debout et revient telle une déferlante de cris et de bravos...

Deux rappels pour finir avec une Catherine Ringer qui a réendossé sa redingote et empoigné une guitare acoustique pour nous offrir un final en apothéose avec "Marcia Baila". 23h00... Catherine vient de donner deux heures de concert fabuleuses, le public quitte lentement la salle, comblé.

SLB


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