Cocoon, on les connait depuis qu'ils sont tout petits. Enfin presque... On ne veut pas parler de l'époque où Mark était encore en culottes courtes et où Morgane suçait encore son pouce. Non, on veut parler de leur enfance musicale, pas si lointaine finalement. En 2006, Cocoon n'était même pas encore signé sur un label et le duo passait dans de toutes petites salles, devant 20 personnes maximum. On avait le sentiment alors de profiter d'un trésor que bientôt tout le monde se disputerait... On les avait contactés pour l'une de nos compilations et ils avaient dit oui tout de suite. Mais comme ils n'avaient pas encore de vrai CD, ils nous avaient filé une démo... Hé oui, carrément ! C'était "On My Way", chanson qui a connu le succès que l'on sait. Ensuite tout s'est enchaîné très vite : CQFD 2007 des Inrocks, signature chez Sober&Gentle, un EP 5 titres dans la foulée, en guise d'apéritif avant un premier album somptueux. Le résultat ? My Friends All Died In A Plane Crash, double disque d'or et des salles partout pleines à craquer...

Depuis quelques mois, Mark et Morgane avaient disparu de nos écrans radar. Des mois qu'ils ont mis à profit pour peaufiner un successeur à My Friends All Died In A Plane Crash. Le voici enfin ce Where The Oceans End tant attendu. Le packaging est nickel. La pochette d'abord avec cette baleine qui vole dans un paysage fantastique noyé de brumes. La carte ensuite, glissée dans l'album, planisphère imaginaire et mystérieux retraçant le voyage de ce mammifère marin nommé Yum Yum... On pense tout de suite à Jules Verne, bien sûr. Vingt Mille Lieues Sous Les Mers, Le Tour Du Monde En Quatre-Vingts Jours, L'Île Mystérieuse... Des récits qui s'adressent aux adultes comme aux enfants, qui titillent nos envies de liberté et nos imaginaires épris de féérie. Finalement, cette pochette est un bon raccourci. Cocoon, avec ses histoires peuplées d'animaux (Owls, Hummingbird, Vultures, Sea Lion, Dolphins, Baby Seal), c'est exactement ça : du rêve et des paysages (musicaux) enchanteurs...

"Sushi" commence à peine à dérouler ses volutes de douceur que l'on sait déjà qu'on va l'aimer ce deuxième album. Le choix de ce titre pour ouvrir Where The Oceans End est aussi astucieux qu'impeccable. Le titre est connu puisque Cocoon le joue en live depuis longtemps : on entre ainsi de plain-pied dans l'album, sans surprise. Et, par ailleurs, "Sushi" est une chouette ballade, douce, mélancolique et épurée, un registre dans lequel le duo excelle... Une belle intro de guitare, un petit gimmick imparable puis les voix mêlées de Mark et Morgane qui vous filent le frisson. En 40 secondes chrono, on est conquis. Le reste de l'album ne nous fera pas changer d'avis. Where The Oceans End regorge de belles réussites. "Sea Lion II (I Will Be Gone)", "Cathedral", "Oh My God", "Yum Yum", "Baby Seal" ou "Mother", pour ne citer qu'elles, sont autant de perles qui vous font chavirer d'émotion.

Si Cocoon a conservé en partie les ingrédients qui avaient fait le succès de My Friends All Died In A Plane Crash, à savoir des mélodies irréprochables, des harmonies vocales d'une grande pureté et une belle fraîcheur, le groupe a cependant su évoluer. Les orchestrations font désormais appel à de jolies cordes qui amènent de l'ampleur aux morceaux et changent radicalement la coloration de la musique du duo. Le résultat est absolument remarquable. Avec Where The Oceans End, Cocoon signe à coup sûr un retour gagnant ! Personne ne s'en plaindra...

Partager

Tweet