J'avais découvert Declan de Barra et son univers à l'Olympia en première partie d'AaRON. C'était en Novembre 2007... J'avais apprécié ce mélange de traditionnel et de pop/folk dans ses chansons et, bien sûr, cette voix assez extraordinaire, capable de douceur comme de puissance. Depuis, plus de nouvelles... Et récemment est arrivé ce deuxième album, A Fire To Scare The Sun, à la pochette si belle et qui, finalement résume bien l'individu. Un dessin qui pourrait trouver sa place dans un compte pour enfants, voilà pour le côté un peu naïf qui sommeille en chacun de nous, la part de rêve en quelque sorte, le tout posé sur des couleurs qui renvoient à des fresques murales italiennes... Et ça, c'est plutôt le côté histoire, la part de tradition qui s'exprime... Voilà, pour moi, Declan de Barra c'est tout à fait ça, un artiste qui dispense du rêve à partir de chansons ancrées dans la tradition.

A Fire To Scare The Sun ne modifiera pas ce sentiment. Declan de Barra s'y pose en troubadour moderne semant aux quatre vents et à qui veut bien les entendre ses complaintes de feu ("Until The Morning Comes", superbe), ses prières poignantes qui vous dressent le poil ("Johanna" - je ne sais pas qui est Johanna mais Dieu qu'elle est belle cette demande de pardon), ses cris de rage et d’espoir ("57 Years") et ses ballades où sa voix, parfois à la limite de la fêlure, fait des merveilles ("Diamonds", "Red Forests"). Si les compositions sont acoustiques (voix, violoncelle, alto, percussions) et souvent dépouillées, il ne s'en dégage pas moins une intensité qui ne peut laisser de marbre... Declan de Barra confirme avec ce second opus qu'il est un songwriter au talent certain et qu'on aimerait voir plus souvent arpenter nos contrées.