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Home > Musique > Chroniques CD > Vincent Delerm - Kensington Square (2004) Partager | ||||||
Site : http://www.vincentdelerm.com/ - Genre : Pop - Label : Tôt Ou Tard Vincent Delerm – assisté de son complice Cyrille Wambergue à la réalisation – nous livre sa seconde réalisation au titre étrangement anglo-saxon pour l'un de nos plus dignes représentants de la Chanson Française : Kensington Square. Que l'on se rassure, Vincent Delerm n'a pas opéré de virage à 180°, dès que les 1ères mesures résonnent, on retrouve un univers bien connu et ceux qui ont aimé l'album précédent (Vincent Delerm – 2002) ne seront ni déroutés ni déçus. Kensington Square nous offre 10 plages musicales pour environ 44 mn pendant lesquelles Vincent Delerm exerce ses talents de peintre de nos quotidiens étriqués, d'égratigneur de nos petites vies. Le tour de force de Delerm, c'est de pointer certains de nos travers sans être trop féroce, en étant acteur souvent lui-même des scènes qu'il décrit, ce qui fait que l'ensemble se présente comme un constat plutôt qu'une vraie critique. Celle-ci s'en trouve ainsi adoucie et même les lecteurs pourtant tant décriés de Télérama aiment Vincent Delerm : très fort ! Kensington Square présente une plus grande unité que l'album précédent. Les propos désabusés et une musique plutôt lente installent un climat doucement nostalgique et une certaine tristesse. Il y a plus de titres ici dans l'esprit de "Deauville sans Trintignant" que de titres au rythme sautillant comme pouvaient l'être "Fanny Ardant" ou "Le Monologue Shakespearien". Avec cet album, Vincent Delerm s'impose dans la Chanson Française dans tout ce qu'elle a de plus noble et assoit un style auquel on peut trouver une parenté dans l'écriture auprès d'auteurs comme Houellebecq ou Modiano. Et ça n'est pas l'hommage que Delerm rend à ce dernier dans "Le Baiser Modiano" qui me contredira. En orfèvre des mots, Vincent Delerm nous livre des chansons aux paroles toujours impeccables et on ne se lasse pas de titres comme "Les Filles de 1973...", "Kensington Square", "Quatrième de Couverture", "Le Baiser Modiano" ou "Anita Pettersen". "La Natation Synchronisée", bien que choisi comme single, ne me semble pas le meilleur (le titre m'amuse cependant : où va-t-il chercher ça ?) et ne doit pas vous empêcher d'aller écouter de plus près le reste de l'album. "Veruca Salt et Frank Black", malgré des invités prestigieux (Keren Ann et Dominique A) est un peu ratée : sur un texte aussi court, l'alternance des 3 voix offre un résultat assez décousu. Seul petit bémol donc, à un ensemble ma foi fort réussi. Si on veut encore pinailler, on peut juste regretter qu'il n'y ait pas plus de titres au ton enjoué, au rythme soutenu et à l'humour décapant comme "Tes Parents" ou "Fanny Ardant" qui décidément nous a marqué. |