Ces dernières années, nombre de groupes ont remis la new wave des années 80 à l'honneur. Parfois pour le meilleur, d'autres fois malheureusement, plutôt pour le pire. Director, avec ce deuxième album, s'inscrit dans la première catégorie. Si le premier album des Irlandais leur avait valu des comparaisons avec des groupes comme The Fratellis, The Feelies ou les Pixies, I'll Wait For Sound est davantage influencé par le Depeche Mode des débuts. Du rock musclé de We Thrive On Big Cities, il reste un son souvent puissant et quelques titres qui s'éloignent du son new wave. On pense au chouette morceau éponyme, "I'll Wait For Sound", qui alterne rock ébouriffant et électro-pop ténébreuse, un assez long morceau où Director hésite entre Placebo et Cure. Mais côté puissance, "Laser Point", sans grand relief, ou "At What Point", impeccable et mélodiquement superbe, n'ont rien à lui envier.

Si "I'll Wait For Sound" et "At What Point" justifient à eux seuls de dire que I'll Wait For Sound est un disque réussi, c'est sans compter sur les vrais trésors de cet album : "Can't Go Home", "Play Pretend", "Don't Think I'll Know", "Moment To Moment" et "Sing It Without A Tune". "Play Pretend", "Don't Think I'll Know" et "Moment To Moment" chassent incontestablement sur les terres de Depeche Mode, voix à la Dave Gahan, rythmique indus et texture synthétique comprises : un vrai bonheur ! C'est hyper dansant et ça donne envie de ressortir Speak and Spell ou Some Great Reward pour se les repasser un de ces soirs... "Sing It Without A Tune" mixe sans vergogne le Kraftwerk époque The Man Machine et Depeche Mode et c'est plutôt jubilatoire. Quant à "Can't Go Home", il referme le disque avec panache, nous offrant un véritable morceau de bravoure, huit minutes dont on se délecte et qui se savourent pleinement grâce à une progression parfaite. On commence lentement sur une ballade tout en émotion contenue, voix/clavier, puis le morceau s'ébroue tranquillement et monte en puissance pour terminer sur un final psychédélique absolument flamboyant. Chapeau !