Raphaël Sergeant et François Devinant, retenez bien leurs noms ou plutôt, celui de leur groupe. Ces deux là forment la colonne vertébrale de Drift ease Line, groupe français originaire des Yvelines, de Versailles pour être précis. Arrivée par hasard - hasard qui s'est révélé plutôt heureux - sur leur page MySpace, j'ai tout de suite été séduite par la voix grave et envoûtante de Raphaël, portée par une musique qui m'allait droit au coeur. Le titre, c'était "Shadow of Love", présent sur l'album et qui reste mon préféré.

Suite à cette découverte, je proposai à Drift ease Line de faire figurer "Shadow of Love" sur French Zone, notre première compilation. En même temps que leur accord, R. Sergeant et F. Devinant m'ont fait parvenir Back to the Fiction tout récemment achevé (août 2006). Drift ease Line a mis le temps pour sortir cet opus puisque 3 ans se sont écoulés depuis leur précédente production (F.U.R.T.H.E.R - 2003) mais le résultat est là, Back to the Fiction est un très bon disque. L'atmosphère est dense, compacte, ce sentiment étant renforcé encore par la voix vraiment très grave de Raphaël Sergeant mais l'ensemble est particulièrement équilibré grâce à un agencement judicieux des 10 titres. Les 4 premiers ("No ones Knows my Name", "Shadow of Love", "I've been Long for You", "Velvet Ribbon"), chacun d'eux durant entre 3 et 4 minutes, installent un climat qui semblent être la marque de fabrique du groupe : voix à la Jim Morrison, pop mélancolique, guitare acoustique très en avant. Le 5^ème titre, très court (1'50) amène une respiration électro tout à fait bienvenue : "Changing Slides" semble tout droit sorti d'un album de Air, avec sa voix passée au Vocoder, ou fait penser à l'intro de "Radioactivity" revue par Hikashu dans The Radioactive Tribute to Kraftwerk. De toutes façons, ces deux influences sont totalement revendiquées par Drift ease Line. Après ce très bref morceau, le schéma se reproduit avec 4 autres titres de la même étoffe que les 4 premiers ("Evident Reply", "Sidewinders", "Mirror Street", "Mint Green") puis un dernier titre électro ("Experience Number Two"), là aussi très court (1'33) et tout aussi inspiré par Kraftwerk.

En plus des deux groupes déjà nommés, Drift ease Line cite également Joy Division, The Smiths, New Order, Radiohead, The Beatles, ... parmi ses influences majeures. On retrouve donc tout cela dans leur musique : ils n'ont que 23 ans mais leur culture musicale prend racine bien avant leur naissance et ils ont su digérer toutes ces références pour les faire leurs et se forger une identité musicale. Des références illustres, des mélodies imparables - on se prend à fredonner "I've been Long for You" ou "No ones Knows my Name" longtemps après que la platine a fini de tourner - les titres de Back to the Fiction ont tout pour devenir des classiques et Drift ease Line un grand groupe. MySpace leur a donné une tribune, il faudrait maintenant qu'un label leur donne une audience. Ainsi, l'histoire pourrait se répèter pour ces deux Versaillais. J.B. Dunckel et N. Godin ne se sont-ils pas rencontrés dans un lycée de Versailles avant de devenir ce duo que tout le monde connait sous le nom de Air ?

Allez, un conseil : achetez leur disque (4 € seulement, il suffit de leur envoyer un mail pour passer commande). Quel plaisir alors quand, dans quelques années, voyant leurs CD dans les bacs chez Virgin ou à la Fnac, vous pourrez dire que vous, vous avez l'un de leurs tous premiers LP. La classe intégrale, je vous dis alors pas d'hésitation et surtout courez les voir s'ils passent près de chez vous : ils sont très rares sur scène !

Acheter le CD "Back to the Fiction" de Drift Ease Line (4 €)