Pour l'un des tous derniers concerts de l'année, Virgin Radio a convié le Royaume Uni au Bataclan pour une soirée particulièrement soul. Duffy, chanteuse galloise que l'on compare si souvent à Amy Winehouse, véritable révélation 2008, partage l'affiche avec Jamie Lidell, un britannique qui a parfaitement négocié une reconversion de l'électro de ses débuts vers une soul plutôt inspirée. C'est Jamie Lidell qui ouvre la soirée dans un Bataclan plein comme un oeuf.

Arrivée en retard à cause d'embouteillages monstres, et oui je sais, prendre sa voiture un soir de départ en vacances n'est vraiment pas une bonne idée, je n'ai pas eu l'occasion de voir Jamie Lidell arriver sur scène coiffé de sa demi boule à facettes. Fort heureusement, il mettra à nouveau ce casque aussi loufoque que retro sur la fin du concert et, c'est vrai qu'il aurait été dommage de manquer ça !

Le set est à l'image du personnage, énergique et déjanté, un show qui ne laisse la place à aucun temps mort et où Jamie Lidell est visiblement dans son élément. Les titres du dernier album, JIM, sorti cette année, sont évidemment les plus nombreux mais quelques morceaux de Multiply (2005) ont été conservés. Rappelons que c'est avec ce disque que Jamie Lidell avait surpris tout le monde, passant d'une musique electro quasiment expérimentale, froide et sans âme, à une soul gorgée de funk, et dévoilant une voix incroyable.

Ce soir, chaque titre est salué d'une belle ovation mais on frôle carrément l'hystérie avec "Another Day", le single du moment. Dès les premières notes, l'ambiance monte d'un cran... Le saxophoniste, apparemment vêtu d'un peignoir, est impérial. Il passe allègrement de ce qui me semble être un saxophone baryton à un sax classique, jouant parfois des deux en même temps !

Profitant, de ce que le public connait ce single par coeur, Jamie Lidell joue les chefs d'orchestre et, baguettes en mains fait chanter la foule. Après ce vent de folie qui vient de balayer le Bataclan, c'est "Multiply", titre qui a révélé Jamie Lidell au grand public grâce à son utilisation dans Grey's Anatomy, qui clôt le set.

La prestation de Duffy sera beaucoup plus calme. Il faut dire que la soul de la jeune galloise est plutôt lascive et n'a rien à voir avec le funk de Jamie Lidell. Les medias ont souvent comparé Duffy et Amy Winehouse dans leur façon de chanter mais le comportement des deux jeunes femmes les opposerait plutôt. Si 2007 a été l'année de la brune et "trash" Amy, 2008 est celle de la blonde et "clean" Duffy. Son tout premier album, l'excellent Rockferry sorti en mars, s'est déjà vendu à 4 millions d'exemplaires (plus de 230 000 en France) et la chanteuse accumule un peu partout les disques de platine et les nominations aux awards de tout poil.

C'est sur la très chouette ballade "Rockferry" que miss Duffy fait son entrée en scène. Un look sage et un brin retro, les cheveux attachés, la fossette irrésistible et une moue étudiée, Duffy joue à fond la carte de la séduction. Si on ajoute à cela une voix délicieusement lascive, on ne sera pas surpris de constater qu'avant même le premier refrain, la salle est totalement sous le charme.

Après un superbe "Hanging on Too Long" dont on voudrait bien qu'il dure toujours et qui nous permet d'apprécier de belles envolées vocales, Duffy salue le Bataclan d'un "Bonsoir Paris" en français dans le texte avant de se lancer dans un discours en anglais. On y apprend qu'au titre de ses (bonnes) résolutions 2009, Duffy doit apprendre le français...

Encore une petite précision, c'est en famille que Duffy a traversé la Manche... Ses deux soeurs l'accompagnent en effet et se partagent les choeurs. Vêtues et coiffées à l'identique, cheveux platine et frange, on s'attend à les entendre entonner "nous sommes deux soeurs jumelles..." mais les apparences sont trompeuses. Katy est bien jumelle mais de Duffy et Kelly est leur soeur ainée...

La quasi totalité des titres de Rockferry est jouée ce soir, dont un "Warwick Avenue" qui balance tant et si bien qu'on a l'impression d'accompagner Duffy dans sa balade le long de cette rue. Quatre titres supplémentaires, disponibles sur la version Deluxe de l'album, édition qui vient de sortir, viennent compléter la setlist. C'est sur l'hyper retro "Mercy" et ses influences clairement Motown que la soirée s'achève... Après avoir fait chanter la salle, les sisters Duffy s'éclipsent sous une véritable ovation. On attend déjà le prochain album et la tournée qui va avec...


SLB

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