Emilie Simon poursuit son "Big Machine Tour" entamé après la sortie de son quatrième album en Septembre dernier. The Big Machine a été écrit en anglais, enregistré à New-York, produit par Mark Plati et François Chevallier. Il est plus pop que les précédents disques de la chanteuse et a rencontré un fort joli succès, tant critique que commercial. Ce weekend, Emilie Simon s'arrête au Casino de Paris pour deux soirs et c'est l'occasion idéale pour juger sur pièce des morceaux de The Big Machine. La salle parisienne a fait le plein et c'est devant une fosse déjà bien compacte que PacoVolume attaque la soirée.

PacoVolume n'est pas un nouveau venu sur la scène parisienne. On déjà a eu l'occasion de le croiser à plusieurs reprises, avant même qu'il n'enregistre son premier album. Aujourd'hui, il a un disque dans ses bagages, un Manhattan Baby enregistré avec François Chevallier (que le monde est petit) et sorti en Septembre 2009.

Entouré de trois musiciens (clavier, basse, batterie), PacoVolume déroule les titres de son disque avec, en guise d'ouverture, un très pop "Everybody Dies". Les influences sont clairement anglo-saxonnes. Le rythme, souvent nerveux, laisse de temps à autre la place à de belles plages beaucoup plus calmes. La désinvolture étudiée du groupe et le charme du jeune homme font le reste... On passe donc ces quarante premières minutes de la soirée en fort bonne compagnie. Mention spéciale à "Stand By Me" qui commence sur le ton de la ballade désabusée avant de virer rock, "CookieMachine", le single qu'on ne présente plus mais qui sonne toujours aussi bien et "Discontinued Things" qui clôt impeccablement de façon endiablée la prestation et récolte une belle ovation.

Après une courte pause, place à Emilie Simon. PacoVolume et ses musiciens s'étaient contentés de l'avant-scène, cette petite place entre la fosse et le rideau. Tout le matériel de la demoiselle nous est donc demeuré caché jusqu'au moment où l'on remonte l'épais rideau rouge, sur une petite intro instrumentale qui nous plonge immédiatement dans l'ambiance.

On découvre le décors planté pour la soirée. Emilie Simon, dans une tenue mi-rétro, mi-futuriste aux épaulettes incroyables, se tient au centre de la scène, derrière son clavier et ses laptops. On la croirait aux commandes d'un vaisseau spatial, parée pour faire décoller, c'est le cas de le dire, The Big Machine. Elle dispose également d'une multitude d'effets qu'elle peut actionner à partir de boutons disposés à même son bras gauche. Cette mise en scène nous fait penser à Björk, époque Homogenic. Comme l'Islandaise, la petite fée française de l'électro soigne particulièrement la dimension visuelle de son spectacle : une tenue impressionnante, un maquillage étudié et des éclairages qui s'avèreront assez fabuleux tout au long de la soirée. Rien à redire, tout est très beau !

On attaque avec "The Devil At My Door" de The Big Machine sorti en Septembre dernier. Un morceau entraînant, dosage impeccable de pop et d'électro, où la voix d'Emilie Simon, ample et puissante, n'est pas sans rappeler celle de Kate Bush. En plus du virage très pop, voire parfois carrément rock, de cet excellent Big Machine, la grande révélation de ce dernier album, c'est la voix d'Emilie Simon. Finis les chuchotements introspectifs, les paroles sussurées... Emilie Simon lâche sa voix et c'est vraiment bien.

Tous les morceaux de The Big Machine vont être joués ce soir et, très franchement, ils prennent toute leur dimension en live. On a adoré "Fools Like Us", chaloupé à souhait, et

"Chinatown", nappé de superbes éclairages roses et mauves. Le public semble avoir apprécié également si l'on en croit les belles ovations qui ont ponctué ces titres. Pour les fans de la première heure, quelques anciens morceaux seront également de la partie, "Flowers" (excellent, langoureusement rétro et qu'on verrait bien au générique d'un James Bond), "To The Dancers In the Rain" (petite lullaby qu'Emilie chantera en bord de scène) et "Lise" pour ce qui est du premier album, "Opium" et "Fleur de Saison" issus de Végétal, "Song Of The Storm" rescapé de La Marche de l’Empereur.

Après un impeccable "Rainbow" sur lequel Emilie martèle ses claviers, on enchaîne sur "Ballad of the Big Machine" plus chaloupé que jamais et c'est déjà la fin. Emilie Simon et ses deux musiciens saluent le public avant de revenir pour un rappel de trois titres.

Le concert s'achève sur "This Is Your World", électro rock énergique au final ultra speed qui laissera le public dans un état d'euphorie générale. Avant de nous quitter, la chanteuse prendra encore le temps de serrer des mains et signera même quelques autographes pour le plus grand bonheur des premiers rangs. Elle est absolument rayonnante. Un sourire que l'on gardera en souvenir de cette belle soirée...

SLB

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