Eté 2004, une nuit d'Août, il doit être au moins 1 heure, 1h30, je regarde en baillant une
émission sur les festivals de l'été. Rien de passionant ... jusqu'à ce qu'un morceau me sorte de ma torpeur et
me fasse dresser l'oreille ... Girls in Hawaii vient de sauver ma soirée. Un seul titre -
hélas (merci la TV) - et je ne regrette déjà plus d'être restée rivée à mon petit écran. J'avais entendu des
échos flatteurs sur ce groupe, cela semble s'avérer exact : à confirmer.
Septembre, retour à Paris, achat de l'objet en question et écoute religieuse ... Au bout
de 12 titres et quelques 50 minutes, on se connecte et on prend ses renseignements avant de relancer la platine.
Derrière ce nom de groupe amusant ne se cachent ni Girls ni Hawaïens - on s'en serait un peu douté : aucune guitare
hawaïenne à l'horizon - mais 6 Belges. Hé oui, encore des Belges mais personne ne s'en plaindra : on n'oublie
pas le splendide Vertigone ciselé par Vénus.
From Here to There, 1er véritable album de Girls in Hawaii, démarre avec 9.00 AM la bien
nommée : un bon titre pour se mettre en route le matin. De la pop de bonne facture, qui ne prête pas le flanc
à la critique, guitare bien présente, voix agréable, mais qui n'accroche pas de prime abord au point
d'enthousiasmer l'auditeur. Le second morceau présente une mélodie agréable mais peut être un peu facile.
On ne leur en veut pas car c'est sans prétention : le morceau ne s'appelle-t-il pas "Short Song for a Short Mind" ?
Puis, modestement, calmement, Girls in Hawaii s'insinue dans notre oreille et tout se met en
place avec "Time to Forgive the Winter" : on découvre un groupe avec un son, une identité propre et ses
influences.
Pas de risque d'attraper le bourdon en écoutant From Here to There, même si certains titres comme "Organeum"
sont empreints d'une légère mélancolie ou si "The Fog", seul morceau un peu électro de l'album, distille une atmosphère
un peu lourde, l'ensemble offre une ambiance plutôt buccolique. "Time to Forgive the Winter" et "Bees & Butterflies"
sont à l'image de la pochette : une face Printemps, une face été...
Avec Girls in Hawaii, on pense inévitablement à Sparklehorse - sur
"Fontanelle",
on retrouve le climat feutré de Good Morning Spider (1998); même la voix d'Antoine Wielemans est proche de
celle de Mark Linkous sur ce titre - ou à Grandaddy. Comme références, on peut trouver pire ...
Pas de titre opressant sur cet album, un album cool, à écouter le dimanche après midi en regardant la pluie
tomber pour s'évader vers quelque contrée plus ensoleillée.
P.S : Ne pas manquer le bonus enfoui au coeur de la 12ème piste : un superbe morceau à
la guitare acoustique qui clôt joyeusement cet opus fort bien réussi.