Garden Nef Party 2009, deuxième jour... Le temps était toujours bien menaçant quand nous sommes arrivés sur le site pour le concert de Papier Tigre et, de fait, nous avons eu de la pluie par intermittence tout au long de la journée. Rien de bien grave cependant et au moins la musique était bonne ! Aujourd'hui, nous avons bien aimé Cold War Kids et les Ting Tings. Gossip, on les attendait et ils ne nous ont pas déçu. Tout simplement génial ! La prestation de The Jim Jones Revue nous a scotché et remporte donc la palme de la meilleure surprise du jour. Pour ce qui est du choix des artistes à mettre en valeur, Gossip évidemment, sans aucune hésitation. Après un match serré, le deuxième élu est le duo formé par les Ting Tings. Et pour les autres artistes du jour, lisez notre report général.

Gossip
Depuis le tout début, la programmation de la Garden Nef Party d'Angoulême est un sans faute. Je ne m'inquiétais donc pas pour l'édition 2009. J'étais même prête à signer les yeux fermés. Et quand la programmation est tombée, mi Avril, je me suis dis bingo encore une fois ! Gossip serait à Angoulême cet été ! Depuis le concert mémorable donné l'an dernier aux Eurockéennes, live qui reste l'un de mes meilleurs souvenirs (et pourtant j'en vois des concerts), j'attendais une occasion pour revoir Beth Ditto et son groupe.

C'est le jour J ! Dans quelques minutes, ils seront là, prêts à enflammer la Garden Stage... La foule gigantesque qui s'est massée devant la grande scène attend avec une impatience difficile à juguler. Le moindre évènement se produisant sur scène provoque un mouvement de foule et sert de soupape de sécurité pour calmer l'attente. Une explosion de joie accompagne le lancement des fumigènes mais le groupe reste invisible. Enfin, les lumières s'éteignent et les musiciens entrent en scène. Hannah, l'énergique batteuse tatouée à mort, s'installe derrière ses fûts. Nathan, le flegmatique et néanmoins excellent guitariste (ou bassiste ou clavier, selon les cas) se met aux claviers. Nouveauté, Gossip a maintenant un bassiste. Et c'est parti ! "Pop Goes The World" pour commencer... La voix de Beth se fait entendre mais on ne la voit pas encore... Et tout à coup, la voilà ! Une ovation énorme fait résonner l'amphithéâtre naturel de la ferme des Valettes...

Le concert va passer à la vitesse de la lumière. Court, beaucoup trop court à mon goût, il durera moins d'une heure... Mais quelle intensité ! Pareils à eux-mêmes, les musiciens de Gossip assurent le boulot avec grande classe mais restent dans l'ombre de l'immense Beth Ditto. C'est elle la vedette et c'est elle que tous les regards suivent, aimantés par cette chanteuse impressionnante.

La setlist fait évidemment la part belle au nouvel album sorti en Juin, Music for Men, et nous n'aurons droit qu'à trois titres du génial Standing in the Way of Control. Comme d'habitude, Beth Ditto ne se ménage guère. Véritable concentré d'énergie, elle va et vient, arpentant la scène d'une extrêmité à l'autre, danse, dit quelques mots en français avant chaque chanson...

Une grosse batterie et quelques mesures de "Psycho Killer" reprises aux Talking Heads en guise d'introduction à "Listen Up!". C'est la folie devant la scène, tous les indicateurs virent au rouge et pourtant l'ambiance continuera de monter... Jusqu'au climax : "Standing in the Way of Control" évidemment ! Enchaîné direct avec le génial "Heavy Cross"... Essayez d'imaginer le topo ! Gossip nous met au tapis après 45 minutes de frénésie non stop en envoyant deux bombes irrésistibles ! On est KO mais on en voudrait encore... "Coal to Diamonds" par exemple. Ou "Holy Water". Mais non. Beth Ditto reviendra seule, chanter a capella "We Are The Champions"... Personne ne peut la contredire !

The Ting Tings
L'été dernier les Ting Tings étaient déjà aux Eurockéennes mais ils étaient programmés sur l'une des petites scènes. Cette année, ils sont incontournables. Après avoir fait danser le Bataclan deux soirs de suite, ils sont de tous les festivals cet été. On les a vus à Solidays, aperçus aux Eurocks et les voici à la Garden Nef... Malgré une pluie fine mais insistante, il y a du monde devant Garden Stage pour assister au concert de l'un des duos les plus hot du moment. Lunettes de soleil, parka léopard, Jules De Martino débarque sous les cris des fans. Il pianote quelques instants sur son clavier, enregistre des samples, lance ses boucles, se débarrasse de son blouson, va s'installer derrière ses fûts et empoigne sa guitare tout en marquant la rythmique. Ce sera l'entêtant "We Walk" pour commencer.

Katie White, collant noir & blanc, long tee-shirt et casquette, arrive à son tour. Les fans tapent dans leurs mains, chantent et dansent. A chaque refrain, les mains se lèvent et la foule saute. On se croirait sur la piste d'un dancefloor, les slams en prime. Et comme les Ting Tings alignent single sur single, tous aussi dansants les uns que les autres, il en sera ainsi pendant tout le set, un concert particulièrement court, mais il est vrai qu'il a commencé en retard.

Katie empoigne sa guitare et les premiers riffs d'un "Great DJ" aux beats synthétiques et très eighties relancent la folie. Il y aura le rituel du petit speech en français qu'elle lit sur une feuille qu'elle a préparée car, dit-elle, son français est merdique. Ensuite ce sera "Fruit Machine" (sans la section cuivres à laquelle nous avions eu droit à Paris) puis "Keep Your Head" toujours aussi bien. Malheureusement on zappe "Traffic Light" et "Be the One" pour passer directement à "We Started Nothing" et son long final techno. Pourquoi avoir viré un aussi chouette titre que "Be the One" ? Surtout que j'adore ses synthés à celui-là !

Tant pis, on se console avec l'imparable "Shut Up and Let Me Go". Une grosse rythmique d'intro et quand Katie envoie la guitare, c'est l'hystérie dans le public. C'est sur ce morceau qu'a lieu le cérémonial de la grosse caisse... Alors que Katie s'approche de la grosse caisse qu'on vient de lui installer, Jules arrête machines et batterie. Il n'y a plus de musique. Seule la foule, totalement immobile, hurle. Dès que le beat reprend et que Katie commence à marteler, le public se remet à danser, comme relié à un signal.

On laisse de côté "Impacilla Carpisung" pour finir sur le classique "That's Not My Name". Les slammeurs défilent et les Ting Tings font chanter une foule en délire complet. Quarante cinq minutes tout compris, ça passe très vite !

SLB

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