Qu'il est loin le temps où je découvrais Juliette... C'était un soir, très tard. Pour tromper un ennui de fin de journée, je regardais
la télé sans grande conviction. En zappant, je suis tombée sur un programme qui m'a enfin accroché l'oeil et l'oreille...
Une femme que je ne connaissais pas, chantait en français dans une boîte allemande, distribuant des plaisanteries assez gonflées à un parterre
qui n'y pigeait évidemment rien. La drôlerie de la chose et le côté décalé m'ont amusée et je suis restée devant mon écran à regarder...
Et puis cette femme a chanté "Irrésistible" et pan, je me suis pris une de ces claques ! Je venais de découvrir Juliette et non seulement
elle était drôle, non seulement elle chantait bien mais en plus ses textes étaient incroyables, mais en plus elle jouait merveilleusement du piano !
C'était en 1993...
Aujourd'hui, tout le monde connait Juliette, l'auteur de Mutatis Mutandis (Polydor, 2005), album qui lui valut une
Victoire de la Musique 2006 (meilleure artiste interprète féminine), un disque d'or et la consécration. Trois an après ce coup de maître, Juliette
revient avec un nouvel album studio, son huitième. Cet opus s'intitule Bijoux et Babioles et ce coffret à breloques, comme Juliette se plait
à le nommer, comprend onze nouveaux titres.
Dès l'introductif "A Voix Basse", on retrouve illico l'univers de Juliette, l'ambiance des premiers disques, ceux dont
on connait les morceaux par coeur et l'on se dit que ce Bijoux et Babioles est un bon crû. Et puis, les titres défilent et l'on ne peut
empêcher une petite déception de poindre... Si les textes sont toujours de véritables merveilles - le côté Bijoux, il faut le chercher là - où
l'on retrouve tour à tour, tendresse, émotion ("Aller Sans Retour"), nostalgie ("La Boîte En Fer Blanc"), humour iconoclaste ("Tu Ronfles!"),
franc parler ("Casseroles et Faussets", "Chanson, Con !"), fantaisie, on reste sur sa faim côté musique. Les orchestrations sont impeccables,
les arrangements aussi, les musiciens, complices de longue date, sont parfaits. Que de richesses dans tout cela, que de beautés dans ces mélodies,
là n'est pas le problème. Le problème vient du fait qu'on a la désagréable impression de les connaitre déjà un peu trop ces titres... Une
sensation de déjà entendu qui perturbe un petit peu. Un peu dur à écrire ces mots pour une fan de la première heure qui a rarement été déçu
par un disque de Juliette...
Pour être juste, une fois remis de la (petite) déception et après plusieurs écoutes, on se dit que des titres comme "Aller Sans Retour",
"La Boîte En Fer Blanc", "A Voix Basse", "Fina Estampa" ou "Petite Messe Solennelle" justifient à eux seuls l'écoute du CD et que
"Casseroles et Faussets", "Chanson, Con !" ou "Tyrolienne Haineuse" promettent d'excellents numéros en version live. Finalement, tout cela
n'est pas si mal... Allez, on le savait que Juliette ne pouvait pas réellement nous décevoir ! On a même hâte de le redécouvrir
en concert ce Bijoux et Babioles...
Après avoir fait la mise au point de son nouveau spectacle lors d'une résidence à Mâcon le 29 janvier, Juliette partira
en tournée dès le mois de mars. En point d'orgue de cette tournée, Juliette sera à l'Olympia de Paris les 3, 4 et 5 avril 2008.