Après trois disques dans la même veine, Katie Melua a eu envie de changer... Ce n'est pas nous qui le disons, c'est elle. Il parait que c'est même
le début d’un nouveau cycle. Pour notre part, on ne connait pas les autres albums de la jeune femme, ça tombe donc plutôt bien. On arrive ainsi avec des oreilles vierges
et l'inévitable besoin de comparer - The House est-il mieux que Call Off The Search ou pas - ne se fera pas sentir... Nouveau style, nouveau producteur
en la personne de William Orbit qui a accepté de reprendre du service pour la belle Anglaise et nouvelle implication de la chanteuse puisque, pour la première fois,
Katie Melua participe à l'écriture. À l’exception de la chouette reprise "The One I Love Is Gone" (Bill Monroe), elle a écrit les paroles de toutes les chansons de
l'album et elle assume également la paternité complète de "No Fear Of Heights" et "The House".
Katie Melua affiche un romantisme rétro presqu'incongru au 21ème siècle. Loin de se la jouer R'n'B ou Dance comme 95% des jeunes femmes oeuvrant
aujourd'hui dans la musique en vrais produits hyper marketés, elle ose prendre l'époque à rebrousse-poil. Qui peut prétendre chanter "A Moment Of Madness", triste
valse qui donne envie de s'enivrer jusqu'à l'oubli dans un Cabaret recréant l'ambiance d'un Berlin d'avant guerre, sans risquer le ridicule ? Katie Melua s'y
hasarde et c'est tout simplement superbe. Peut-être le plus beau morceau de The House... Qui peut se lancer dans de gentillettes ballades amoureuses
("I'd Love To Kill You", impeccable) ou des comptines désenchantées ("A Happy Place", nimbé d'un soupçon d'électro qui trouve parfaitement sa place, "Red Balloons"
et son accompagnement si discret qu'on dirait presque un morceau a cappella) sans passer pour un ringard ? Avec Katie Melua et sa voix magnifique qui fait beaucoup
pour la beauté des morceaux, c'est un véritable enchantement.
Calmement, l'air de ne pas y toucher, la jeune femme aligne ses pions et c'est presque un sans faute. On avoue avoir un faible pour les titres composés par Guy Chambers
(les quatre premiers de l'album), carrément étourdissants, mais l'ensemble se tient parfaitement. Les arrangements sont d'une grande légèreté et d'une belle élégance,
laissant toute latitude à la voix pour s'épanouir. Enfin, l'album se referme sur l'énigmatique "The House", épuré juqu'à l'os et d'une calme beauté. Katie Melua se retire
sur la pointe des pieds et nous laisse sous le charme...
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