Enregistré entre Paris et Los Angeles, Honest fait suite au premier LP de Kelly de Martino, le très beau Radar paru en 2005 et unanimement salué par la critique. La production de l'album a été confiée à deux vieilles connaissances. A Paris, c'est Dominique Depret (alias Mocke, de Holden, groupe français décidément trop rare) qui s'est chargé de donner vie aux morceaux que Kelly avait enregistré sous les toits, dans un appartement de Ménilmontant. Mocke avait déjà laissé son empreinte sur Radar. Quant aux titres qui ont vu le jour sous le soleil de L.A, c'est Evan Slamka, compagnon de longue date, qui les a produits. Inutile de préciser que la production est des plus soignées offrant un véritable écrin aux dix pop songs de ce bel album, les baignant dans une atmosphère délicate au moyen d'instrumentations tout en douceur.

Kelly de Martino a souhaité nommer son album Honest et, honnête, elle l'est assurément au travers de ces ballades minimalistes et introspectives, de cette électro pop lancinante et dépouillée à l'extrême. Elle ne peut guère mentir quand elle met ainsi à nu ses sentiments et les chante de cette belle voix envoutante et rendue lointaine par l'écho. Le rythme global de l'album est assez lent donnant à l'ensemble un ton doux et nostalgique. Honest est un album beau et mélancolique que l'on a envie d'aller écouter en regardant la mer, bien au chaud dans sa voiture tandis que tombe la pluie et qu'au loin, ciel et flots gris se rejoignent sur une ligne d'horizon incertaine... Une invitation au voyage intérieur en quelque sorte...

Deux titres échappent à cette pop en apesanteur qui constitue le climat général. Il s'agit de "Long Long Long", reprise minimaliste et fantomatique d'un titre des Beatles (écrit et chanté par George Harrison) et de "Delilah", morceau écrit par Evan Slamka et véritable hommage au Beatle disparu en 2001 tant l'influence de All Things Must Pass plane sur cette chanson.

Si vous ne deviez écouter qu'un seul titre de Honest (ce qui serait dommage), ce serait sans aucun doute ce "Marilyn Monroe" qui clot de fort belle manière l'album...