Croyez-le si vous voulez mais c'est un groupe américain qui ravive la flamme vacillante de la britpop et en reprend le flambeau, portant haut et sans complexe un genre que l'on avait cru définitivement enterré avec la disparition de Pulp. The Killers convoquent sans vergogne le glam mid 1970s des Roxy Music, Bowie et autres Lou Reed, la new wave de New Order ou Depeche Mode, l'electropop de Duran Duran, Pet Shop Boys ou Alphaville et la grandiloquence assumée de groupes comme Queen ou Pulp donc. Cela pourrait friser le ridicule mais c'est fait sans prétention et cela reste ce que la pop devrait être plus souvent, du pur entertainment, des refrains accrocheurs, des hymnes pour dancefloor...

Avec ce troisième album, produit par Stuart David Price (Madonna, Gwen Stefani entre autres mais aussi le dernier Keane), le groupe de Las Vegas, s'en est donné à coeur joie. Day and Age est clinquant, exubérant à souhait, dansant et joyeux comme jamais et se laisse écouter avec grand plaisir. Sans se soucier des critiques qui les font passer pour d'arrogants poseurs, The Killers alignent les tubes potentiels, chacun des titres de l'album pouvant quasiment prétendre à une diffusion en single. "Human" hier, "Spaceman" aujourd'hui... Quid de demain ? L'hyper disco "Joy Ride", le bondissant "A Dustland Fairytale" ou "The World We Live In" sont autant de possibilités toutes aussi réjouissantes.

Parmi tous ces morceaux sautillants, il en est qu'il faut distinguer. Le dernier titre de Day and Age, "Goodnight, Travel Well", beaucoup plus long que les autres, flirte davantage avec le post rock qu'avec le disco. En ce sens, il est certes beaucoup moins fun que les autres morceaux mais il ne faut surtout pas le négliger, c'est le plus beau, musicalement parlant, de l'album...

En résumé, un disque assez réjouissant comme seuls les groupes américains semblent capables d'en sortir ces derniers temps. On pense à MGMT évidemment mais aussi à Vampire Weekend ou à Gossip...