Vendredi 3 Juillet, premier jour des Eurockéennes 2009. Le coup de coeur du jour est assurément le concert de Ghinzu sur la grande scène. Malheureusement, une maudite coupure de courant nous a privé d'une partie de la prestation. Impossible donc de raconter un concert tronqué... Les Kills, c'était intense mais un peu court et on avait déjà eu l'occasion de leur consacrer un live report l'été dernier dans le cadre de la Garden Nef Party d'Angoulême. Après quelques hésitations, nous avons donc choisi de mettre l'accent sur les Wampas. Choc sonore autant que visuel, la prestation de Didier Wampas mérite que l'on s'y arrête... Sinon, retrouvez les autres artistes du jour sur notre report général...

Alors qu'une voix d'outre-tombe annonce l'arrivée du groupe et que les lettres WAMPAS s'allument telle une enseigne de Las Vegas, Didier Wampas et son groupe déboulent. Véritable phénomène de scène, Didier Wampas joue à fond la carte de l'extravagance et un peu aussi celle de la provoc. Ça commence par une tenue vestimentaire que lui seul peut se permettre sans avoir l'air ridicule. Chapeau de paille, cuir noir sur tee-shirt - jusque là, tout va bien - et pantalon rose brillant, genre papier bonbon qui enveloppe les papillotes en chocolat à Noël, si vous voyez ce que je veux dire...

Côté musique, un rock garage, ou yéyé-punk comme aime à le définir le groupe, joué pied au plancher, dont les paroles sont parfois volontairement ridicules et presque toujours provocantes. Son "non mais vraiment qu'est ce qui t'a pris d'aller mourir à Rimini ?" sur un "Rimini" dédié à Marco Pantani, Richard Virenque, Tom Boonen ou encore Laurent Fignon, vaut son pesant de cacahuètes, surtout la veille du départ du Tour de France !

Mais ça n'est qu'un exemple parmi tant d'autres... On pourrait aussi citer les paroles de "I Hate Switzerland", titre présent sur le

dernier album, Les Wampas Sont La Preuve Que Dieu Existe, paru en début d'année et qui affirme "it’s like a gold, a goldfinger in my ass hole, oh yes I hate Switzerland"...

Même si vous n'aimez pas les Wampas, il faut aller les voir sur scène. Votre opinion ne changera peut-être pas mais vous aurez un live impressionnant. Réellement, Didier Wampas assure ! Infatigable showman, il arpente la scène, court, grimpe sur une caisse de matos d'où il chante debout, se débarasse de son cuir pour arborer un tee-shirt où l'on peut lire "Sans Complexe", martyrise ses guitares (nombreuses et toutes plus chouettes les unes que les autres), saute dans les crash pour monter debout sur la barrière qui le sépare du public et y chanter, soutenu par les gars de la sécurité et agrippé par des dizaines de fans...

Véritable Iggy Pop français, le chanteur des Wampas ira jusqu'à inviter le public à le rejoindre sur scène, une scène qui se retrouve rapidement envahie de fans, pour un final délirant sur "Petite Fille".

A noter encore une interprétation survoltée de "L'éternel". Le morceau démarre sur une intro instrumentale longue et totalement hystérique.

Didier Wampas, à genoux sur sa caisse de matos, guitare derrière le dos, martyrise son instrument. La saturation est poussée à fond, les stridences noise vrillent les tympans... Soudain, il balance sa guitare, vire son tee-shirt pour se retrouver torse-nu et frappe le micro (qu'il tient par le fil) alternativement d'un côté et de l'autre de la caisse où il se trouve. Enfin, il redescend sur scène, saute à nouveau dans les crash puis carrément dans le public, escorté par trois ou quatre gars de la sécu, incontrôlable...

Un des clous du concert reste l'épisode de la chaise... Je m'explique. Empoignant une chaise, Didier Wampas saute dans les crash, tend la dite chaise aux fans des premiers rangs et s'asseoit dessus. Tel un roi porté par ses valets, il se balade au dessus de la foule, soutenu à bout de bras. Arrivé à l'endroit souhaité, il fait stabiliser son équipage, monte sur sa chaise et entonne "Les Bottes Rouges"... Oui Didier Wampas ose tout !


SLB


Site des Wampas