De nombreux artistes l'ont prouvé ces temps derniers (Scarlett Johansson et ses jolies reprises de Tom Waits sur
Anywhere I Lay My Head, James Taylor et son Covers sorti le mois passé, ou encore Cat Power
avec Jukebox et Patti Smith avec Twelve, tous deux sortis l'an dernier), la tendance est au disque de reprises.
Cette fois, c'est Marianne Faithfull qui s'y colle pour nous livrer Easy Come Easy Go.
L'objet est disponible en deux formats. La version standard comporte 10 titres et c'est celle que nous avons écoutée. La version
deluxe inclut huit titres supplémentaires et un bonus video, documentaire sur l'enregistrement de l'album commenté par Marianne
Faithfull en personne et Hal Wilner, producteur de l'album (à qui l'on doit déjà la réalisation de Blazing Away ou
Strange Weather). La video a été réalisée par Anne Rohart sous la direction artistique de Jean-Baptiste
Mondino qui a également signé la pochette de l'album.
Au menu, nous trouvons des reprises de standards comme le "Down From Dover", de Dolly Parton, qui ouvre
l'album, le "Solitude" de Billie Holliday, le "Easy Come Easy Go", de Bessie Smith,
qui donne son nom au disque, ou encore le "In Germany Before The War" de Randy Newman... Des titres plus
récents ont également trouvé leur place parmi ces glorieux ainés : "Hold On, Hold On" (Neko Case), "The Crane Wife"
(The Decemberists), "Children of Stone" (Espers) et "How Many Worlds" (Brian Eno) pour les morceaux de la version standard
mais on trouvera une reprise de Morrissey ("Dear God Please Help Me") ou des Black Rebel
Motorcycle Club ("Salvation") sur la version deluxe. Par ailleurs, Marianne Faithfull s'est
adjointe les participations d'invités prestigieux puisque sont crédités Chan Marshall (Cat Power), Nick Cave,
Rufus Wainwright, Keith Richards, Antony, Jarvis Cocker et Sean Lennon...
Avec de si beaux ingrédients, qu'en est-il de cet album ? On en a tant vu des films aux génériques incroyables
mais qui finalement ne présentaient aucun intérêt qu'on pouvait logiquement s'inquiéter... Et bien, c'est un très beau
Easy Come Easy Go que nous avons eu le plaisir d'écouter. Dans l'ensemble, Marianne Faithfull
s'approprie complètement tous ces morceaux pour nous les offrir marqués de son sceau. C'est absolument frappant sur
les magnifiques "Down from Dover", "Children of Stone" ou "In Germany Before The War" qui deviennent tellement siens
qu'on les croirait échappés de Broken English (1979), petits cousins de la splendide "Ballad of Lucy Jordan".
Les arrangements impeccables, les instrumentations (en particulier les cordes, toujours superbes) et la voix de Marianne
Faithfull qui a perdu de son âpreté et n'a jamais été aussi belle, tout concourt à instaurer une ambiance dans laquelle
il fait bon se lover...