Premier concert de la rentrée... Le choix était difficile. Metronomy à la Cigale ou Fleet Foxes au Grand Rex ? Allez, on tranche en faveur des Anglais... On les a pourtant vus cet été à Solidays mais, il faut croire qu'on ne s'en lasse pas. D'autant plus que, depuis qu'ils ont rodé leur nouvelle formule live à quatre, les prestations scéniques de Metronomy sont assez fabuleuses. La première partie est assurée par quatre Parisiens répondant au doux nom de Koko Von Napoo...

Ils se font appeler Toupie, Renarde, Kiddo et Kokoboy. Trois filles et un garçon, réunis sous le nom de groupe de Koko Von Napoo. Groupe electro rock parisien, les Koko Von Napoo se réclament d'une new wave dans laquelle ils auraient mis une pointe de dance. Plutôt normal quand on sait que Toupie, (chant, boîte à rythmes), instigatrice du groupe et compositrice attitrée des morceaux de Koko Von Napoo se dit fan de Joy Division, New Order, The Smiths, Depeche Mode ou Giorgio Moroder. Pour la petite histoire, le groupe a gagné une certaine exposition médiatique en remportant le prix CQFD de l’été 2007 grâce au titre "Polly". Après deux singles, "Polly" justement et "JonBon", le quatuor vient de sortir un EP intitulé June.

Ce soir, on aura bien du mal à se faire une idée de la musique des Koko Von Napoo tant le son est mauvais. Pour profiter des "Baden Baden", "Agence Blady", "JonBon" et "Polly" (tous deux ovationnés), ou encore "Rocky" qui clôt la prestation, mieux vaut aller faire un tour sur le MySpace du groupe... On notera la reprise de "Polaroïd Roman Photo", un titre de Ruth, passé inaperçu lors de sa sortie en 1985 et qui a connu un véritable engouement ces dernières années dans les soirées branchées du monde entier. Koko Von Napoo remercie Metronomy de les avoir invités ce soir et dédie son dernier titre, "Rocky", aux Anglais.

La Cigale est maintenant pleine à craquer, surtout la fosse où il devient difficile de circuler... 21h10, Metronomy se fait désirer et le public commence à s'impatienter. Enfin, le quatuor investit la scène et attaque "Nights Out Intro". Hé oui, ils ne sont plus trois mais quatre. Exit Gabriel Stebbing, bassite original de la formation... Place à Gbenga Adelekan, qui a repris la basse, et Anna Prior qui vient, à la batterie, apporter une nouvelle dimension aux lives du groupe. On avait eu l'occasion de découvrir ce nouveau line-up à Solidays lors d'un concert carrément enthousiasmant. On espère en retrouver la magie ce soir...

Immobiles derrière les claviers d'Oscar - hormis Joseph Mount à la guitare - dans une pose un peu solennelle qui pourrait rappeler les choeurs de l'armée Russe si l'on n'y voyait pas un hommage direct aux Allemands de Kraftwerk, les Metronomy laissent se dérouler cette intro, désormais véritable rituel d'ouverture de leurs concerts. Chemisette noire, pantalon blanc à galon et insigne lumineux pour les hommes... Toujours cette esthétique clanesque empruntée à Kraftwerk...

On embraye sur le génial "My Heart Rate Rapid" et la folie emporte le public de la Cigale. La foule saute et danse, imprimant un mouvement de trampoline au plancher de la fosse. Il en sera ainsi pendant une bonne partie de la soirée, la setlist étant articulée autour de

Nights Out (Because), deuxième opus du groupe et album de la notoriété, un disque qui aligne les singles comme s'il en pleuvait. Même les instrumentaux, dont Metronomy s'est fait une spécialité, sont salués d'une furieuse ovation. Il faut dire que résister à "On The Motorway" et son clavier dément ou au discoïde "The End Of You Too" et ses sonorités indus, semble mission impossible.

Deux morceaux tirés du tout nouvel EP sorti voici quelques jours, "Not Made For Love", titre un peu moins dance que les autres et qui permet à la foule de respirer un instant après un "Holiday" totalement hystérique, et "What Do I Do Now", vraiment chouette. Une intro très calme au synthé, joué par Joseph. Le rythme accélère jusqu'à donner l'impression de vagues qui déferlent. La batterie d'Anna s'immisce tranquillement puis Oscar vient superposer ses claviers tandis que la voix de Joseph, vocodée, résonne de ses "What Do I Do Now" ad lib. Enfin, Gbenga Adelekan, toujours aussi fabuleux, entre dans la ronde, faisant ronfler sa basse et prenant le relais au chant... Extra !

En rappel, deux instrumentaux exhumés de Pip Paine (Pay the £5000 You Owe) et "On Dancefloors". On termine sur les saturations noise de "You Could Easily Have Me". Une heure de concert. Décidément Metronomy ne traine pas mais quelle intensité !

SLB


Site de Metronomy
Site de Koko Von Napoo