De la musique australienne, je ne connais pas grand chose... De temps à autre, quelques groupes, assez durables pour que leurs noms
parviennent de ce côté-ci de la planète, s'installent dans notre paysage musical, Nick Cave, The Dead Can Dance, The Go-Betweens, Midnight Oil,
Kylie Minogue... D'autres font un petit tour et puis s'en vont... Et puis, certains déboulent sans crier gare et, tranquillement, l'air de
ne pas y toucher, s'apprêtent à conquérir le monde. Midnight Juggernauts, trois gamins qui ne payent pas de mine, est à placer dans cette
dernière catégorie. Leur premier album, Dystopia, débarque en France et c'est une bombe !
Si l'album démarre sur une longue intro instrumentale genre B.O de films S.F un peu space, dès "Ending Of An Era", on
comprend que ces australiens vont nous faire danser ! Et sur les onze titres qui suivent, à moins que de méchants rhumatismes vous
en empêchent ou que vous soyez totalement réfractaires à ce style de musique, vous ne pourrez que sauter en tous sens tels une
balle bondissante devenue folle. Midnight Juggernauts a ingurgité et assimilé toutes les musiques un peu dance
ou électroniques de la planète, du disco pré-eighties à l'électro de la fin du 20ème siècle en passant par la new wave, le krautrock
et les influences French Touch, Daft Punk et Justice en tête. Tout cela ressort aujourd'hui
et c'est à la fois totalement jouissif et absolument flamboyant.
Ajoutez à cela que les australiens ont un faible pour Bowie et que la voix de Vincent semble un double de celle de
Bowie période Eno (trilogie berlinoise, Low, Heroes et Lodger) et vous aurez une idée de
l'ensemble. A part cette intro et la ballade planante et un peu triste qui clôt l'album, façon de dire que la fête est déjà finie et
que l'aube grise pointe son nez, tout est propice à se bouger.
Allez, en faisant un petit effort, on dira que "Into The Galaxy", "Shadows", "Worlds Converged", "Twenty Thousand Leagues" et "Tombstone"
planent un peu au dessus des autres mais ceci est plutôt une affaire personnelle...