Mika était attendu au tournant... Un premier album planétaire, Life in Cartoon Motion, véritable
manifeste joyeux et multicolore pour 5 millions de personnes, un DVD spectaculaire immortalisant une prestation donnée pour
une seule et unique soirée,
Live Parc des Princes Paris,
et un EP, Songs For Sorrow, sorti voici quelques mois, pour attiser notre attente ou, au choix, calmer notre impatience...
Qu'allait donc nous offrir le petit prince de la pop, celui qui a remis au goût du jour l'esprit glam avec ses costumes de strass et
de lumière, en guise de second plat ? Joliment intitulé The Boy Who Knew Too Much, ce deuxième album ne devrait pas décevoir
les fans et pourrait même s'attirer de nouvelles sympathies. Car Mika a astucieusement coupé la poire en deux.
The Boy Who Knew Too Much comprend, en effet, autant de titres qui portent la signature Mika que de morceaux qui se cherchent
une nouvelle identité.
Ainsi "Blame It On The Girls", "Dr John", "Good Gone Girl" ont une parenté certaine avec les hits multi-platinés
de Life in Cartoon Motion. Un feeling du tonnerre, des refrains imparables qui se retiennent sans difficulté et que l'on se
surprend à fredonner, un côté festif évident... On sait que ces morceaux ont l'âme de tubes instantanés et qu'ils fonctionneront
parfaitement en live. D'ailleurs, on les imagine déjà repris en choeur par des milliers de poitrines de 7 à 77 ans. Oui, je dis bien
de 7 à 77 ans. Car là réside le tour de force de Mika, son génie en quelque sorte. Il met tant d'entrain, de joie
et de couleurs dans ses chansons, il a une telle science de
l'entertainment,
que sa musique plait à toute la famille. "We Are Golden" et "Touches You", mélange de disco funk et de gospel new age, appartiennent
également à l'univers arc-en-ciel du jeune homme, de même que "Blue Eyes" et ses rythmes exotiques... Des chansons que l'on verrait
bien illustrer la bande son d'une comédie musicale...
Le reste de l'album est une tentative pour sortir un peu de ce monde enchanté et l'on peut dire que Mika
s'en tire à merveille car c'est peut-être dans les "By the Time", "Pick Up Off the Floor", "Toy Boy" et autre "Rain" que l'on
trouvera les plus belles chansons de The Boy Who Knew Too Much. On aime autant les performances vocales incroyables et les
envolées vertigineuses du discoïde "Rain" et du doucement jazzy "Pick Up Off the Floor" que cette voix qu'il ne force plus sur le
délicieusement rétro "Toy Boy" ou sur le superbe "By the Time". On a plaisir à découvrir un Mika apaisé, capable de se mettre au
piano pour composer de belles ballades. En fait, on avait déjà eu l'occasion d'apprécier ce talent avec les excellents "Lady Jane" et
"Lonely Alcoholic" présents sur Songs For Sorrow.
Mika s'en sort donc haut la main pour ce deuxième album, réussisant à capitaliser sur des titres qui ont
contribué à asseoir ce que l'on peut considérer comme une marque de fabrique tout en ouvrant de nouveaux horizons. Chapeau ! Au
final, ce sont douze titres et presque autant de hits que l'on découvre sur The Boy Who Knew Too Much.