Pavement, en stand-by depuis une dizaine d'années, a annoncé à la fin de l'année dernière une tournée mondiale pour 2010. Le "Pavement Reunion Tour 2010" a ainsi débuté le 1er Mars en Nouvelle Zélande. Ce Zénith est l'unique date prévue en France. Une bonne raison pour ne pas la rater ! Cette reformation de Pavement, que le groupe veut ponctuelle, s'accompagne de la sortie d'une compilation intitulée Quarantine The Past: The Best Of Pavement, parue chez Matador Records. Pour ne rien gâcher, c'est The National, dont le très attendu High Violet sort la semaine prochaine, qui assure la première partie.

Depuis le succès indiscutable de Boxer (Beggars, 2007), album qui a figuré dans la liste des albums de la décennie du très sélect Pitchfork, le quintette de Cincinnati a acquis un statut de choix sur l'échiquier mondial du rock indépendant. High Violet, cinquième album de The National, sort la semaine prochaine. On peut vous garantir, pour l'avoir entendu, qu'il ne fera que renforcer encore la popularité de groupe. Si quelques dates ont déjà eu lieu aux Etats Unis, la tournée mondiale accompagnant la sortie de l'album a démarré il y a tout juste deux jours à Londres. Pour le moment, les seules dates françaises programmées sont Les Nuits de Fourvière (Lyon) en Juillet et la Route du Rock (St Malo) en Août. Ce soir est donc l'occasion pour le public parisien de découvrir les nouveaux titres du groupe en avant-première !

En plus, nous avons le droit à une première partie exceptionnelle ce soir. Le set de The National va durer une heure ! De quoi se régaler... D'ailleurs, j'ai l'impression qu'une partie du public a fait le déplacement surtout pour Matt Berninger et sa bande. En tous cas, mes voisins, tous anglais, sont venus pour The National, ça ne fait aucun doute. Ils connaissent toutes les paroles par coeur, y compris celles des morceaux de High Violet qui n'est pourtant pas encore dans les bacs !

Priorité aux nouveaux titres évidemment... Nous n'entendrons pas moins de huit morceaux de High Violet dont "Anyone's Ghost", superbe, plus musclé que sur l'album et accompagné d'un trombone et d'un violon, "Blood Buzz Ohio", premier single que tout le monde semble déjà connaître, ou l'hypnotique "Afraid of Everyone", absolument génial. De quoi se faire une bonne idée de l'album.

Le reste est pioché dans les incontournables du groupe et provient essentiellement de Boxer. "Fake Empire" est ovationné dès les toutes premières notes et le public chante avec ferveur. Sur "Mr. November", Matt Berninger descend dans les crash avant de s'offrir un tour dans la salle, provocant ainsi un joli mouvement de foule. Les fans se précipitent, les flashs crépitent tandis que courageusement, Matt traverse la fosse pourtant compacte du Zénith dans toute sa largeur... Le groupe terminera son set sur l'excellent "Terrible Love" éclairé de splendides lumières bleues.

Après une petite demi-heure de pause, place à Pavement. Commençons par un petit retour historique. Londres, 20 Novembre 1999... A la fin d'un concert, Stephen Malkmus, leader de Pavement, annonce que le groupe arrête. Ce sera le dernier concert de Pavement... Au grand dam des fans, l'un des groupes de rock indé les plus influents des années 90, raccroche les gants. Dix ans plus tard, en Septembre 2009, un communiqué officiel annonce la reformation de Pavement pour une tournée mondiale en 2010. Le groupe précise que cette tournée est ponctuelle et non un prélude à quoi que ce soit d'autre. Les billets partent comme des petits pains... La suite, c'est ce soir avec cette unique date en France au Zénith de Paris.

Stephen Malkmus, chemise à carreaux rouge et noire, Scott Kannberg alias Spiral Stairs, casquette de gentleman vissée sur le crâne, Mark Ibold, tee-shirt jaune négligemment passé par dessus le jean, Steve West, tout en barbe et lunettes, et Bob Nastanovich, tee-shirt noir et casquette de baseball, débarquent sur scène à 21h30 précises. Sans plus de formalités, Pavement attaque "Silence

Kit". Le son est énorme, les basses démentes. Prudemment, je bats en retraite de quelques mètres... Pour son grand retour, le groupe n'a pas fait dans la démesure. Le décors est sobre, pas d'effets spectaculaires non plus au niveau des éclairages... Pavement fait dans l'efficacité, priorité à la musique ! La seule coquetterie que le groupe s'est autorisé, ce sont ces guirlandes d'ampoules électriques suspendues au dessus de la scène.

La setlist du "Pavement Reunion Tour 2010" est axée sur Quarantine The Past, la compilation sortie récemment. Sur les 23 titres qu'elle contient, 17 vont être joués, autant dire quasiment tous les singles du groupe. Dès "In The Mouth A Desert", l'ambiance monte d'un cran. La fosse saute et danse sans relâche. Il en sera ainsi durant tout le concert avec des poussées de fièvre frolant l'hystérie sur les titres rapides. Heureusement pour la santé de ses fans, Pavement a judicieusement choisi d'alterner morceaux pop et titres post-punk. Par exemple, le tranquille "Frontwards" succède à "Stereo" dont le refrain survitaminé provoque une quasi folie. Ou encore, "Two States", envoyé à fond la caisse, est suivi de la chouette ballade "Shady Lane" avant que le démoniaque "No Life Singed Her" ne relance la machine. Bob Nastanovich hurle, les guitares flambent et la fosse en ébullition est proche de l'explosion.

Après quasiment deux heures de concert, Malkmus et sa bande finissent sur les hurlements de "Conduit For Sale!". On ne sait pas si on verra à nouveau Pavement en live mais, ce soir, le groupe a fait vibrer le Zénith et ravi ses fans... So long guys !

SLB

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