Beauté et pureté... Voilà les termes qui conviennent pour qualifier le deuxième album du plus
français des suédois. Trois ans après le très beau mais plutôt introverti Going to Where the Tea-trees Are,
Peter Von Poehl a acquis toute la confiance qui lui faisait peut-être encore défaut pour livrer un
album totalement serein. En dehors du temps et des modes, il creuse son sillon personnel, empruntant parfois aux
années 70, pour élaborer des compositions délicates, poussées par sa voix cristalline, serties d'harmonies aériennes
et enveloppées d'orchestrations impeccables.
"La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer"
disait Antoine de Saint-Exupéry. A l'écoute de certains titres de May Day, cette citation me trotte dans la tête.
"Dust Of Heaven", "Forgotten Garden", "Near The End Of The World", "Silent as Gold" ou "May Day" dégagent tant de beauté
que c'est juste parfait... Peter Von Poehl a pris le parti d'arrangements qui sans être totalement dépouillés
restent suffisament délicats et épurés pour assurer légèreté et fluidité.
Confirmant tout le bien que l'on pensait de lui, Peter Von Poehl s'avère être l'un des meilleurs
artisans actuels d'une pop ciselée, grâce à son talent de mélodiste hors pair.
Pour terminer, on soulignera aussi les participations de Marie Modiano, d'une part, qui signe certains textes
et pas n'importe lesquels puisqu'on lui doit, entre autres, le sublime "Dust Of Heaven" ou l'excellent "Silent as Gold" et,
d'autre part, celle de Christoffer Lundquist, ami de longue date, qui a co-réalisé l'album.