Dimanche 5 Juillet... Le temps est toujours au beau fixe et la chaleur au rendez-vous. Aujourd'hui nous avons apprécié les concerts de Glasvegas, Sliimy, Phoenix et Charlie Winston. Après quelques hésitations, ce sont finalement Phoenix et Charlie Winston que nous avons décidé de mettre en valeur. Les Français ont livré un set impeccable sur la grande scène tandis que Charlie Winston a enflammé le chapiteau... Pour les autres artistes du jour, lisez notre report général.

Phoenix
Les Versaillais ont sorti leur quatrième album cette année et la critique a salué Wolfgang Amadeux Phoenix comme étant le meilleur album du groupe. A cette occasion, Phoenix est devenu le premier groupe de rock français à être reçu dans l'émission "Saturday Night Live" de NBC et ça n'est pas tout... Wolfgang Amadeux Phoenix a reçu un accueil international, se hissant en 37ème position dans le Billboard 200 américain, une performance pas si courante pour un groupe français oeuvrant dans la pop. Et le redoutable Pitchfork Media lui a carrément octroyé un 8.5/10 ! S'il y avait bien un concert à ne pas manquer aujourd'hui sur la grande scène, c'était bien celui de Phoenix. Et de fait, les Français ont livré un concert impeccable...

La setlist va se concentrer sur les deux derniers disques avec pas moins de huit titres de Wolfgang Amadeux Phoenix et cinq morceaux de It's Never Been Like That. Seuls rescapés de United et Alphabetical, le single "If I Ever Feel Better", joué en fin de set et qui, bien évidemment, est ovationné dès le départ, et l'excellent "Run Run Run", doté en live de prodigieuses ruptures de rythme.

Ce que l'on a aimé ? L'ambiance générale du concert, une ambiance très agréable, côté spectateurs mais également côté groupe. C'est clair, Phoenix n'a pas la grosse tête. Pour ce qui est de la musique, nous avons apprécié beaucoup de choses mais pour faire court, nous ne retiendrons que les passages qui nous ont le plus marqué... "Sometimes in the Fall", démarré à fond les manettes. Comme pour "Run Run Run", on a aimé ces ruptures de rythme incroyables qui relancent sans arrêt le morceau, ces respirations qui permettent de repartir pied au plancher... "Rome", impeccable. Une superbe intro vraiment. Et ce passage où les machines prennent le dessus, balançant leurs stridences tandis que les éclairages fusillent la foule, c'est bien trouvé !

Sinon, pour moi, le meilleur morceau du set est, sans hésitation aucune, "Love Like a Sunset". Grandiose ! Les deux parties (Part 1 et 2) sont enchaînées en un ensemble fabuleux. Une première partie instrumentale assez longue jouée par le groupe pendant que Thomas, le chanteur, est allongé sur la scène. Rien qu'à lui seul, cet instrumental est remarquable. Une petite intro au clavier, sorte de ritournelle hypnotique, puis les machines s'en mêlent avant que batterie, guitares et basse ne viennent s'y ajouter pour une montée en puissance vertigineuse. L'angoisse vous saisit, vous pensez étouffer et là, tout s'arrête. Basse et clavier se répondent tranquillement et on repart sur un autre mouvement qui lui aussi va enfler et ainsi de suite... Enfin, une deuxième partie très courte pour clore le morceau. C'est psychédélique en diable et gageons que Phoenix a réécouté tous ses vieux Pink Floyd d'avant 1972 en composant ce must !

Charlie Winston
En quelques mois, Charlie Winston est devenue une star. En Novembre dernier, il faisait la première partie de Yael Naïm aux Folies Bergère et il était un parfait inconnu. Je me souviens alors de mon voisin me demandant si je connaissais le nom de ce que l'on venait d'entendre. Puis son album est sorti et tout est allé très vite. Cet été, Charlie Winston est de tous les festivals et ici, aux Eurocks, il joue carrément sous le chapiteau. Un chapiteau qui déborde de partout.

Une clameur salue l'extinction des lumières puis c'est une véritable ovation qui accueille l'Anglais et ses musiciens. On retrouve Ben Edwards, l'extraordinaire harmoniciste qui le suit depuis ses débuts et que l'on avait découvert aux Folies Bergère. Ce jour-là, ils n'étaient que deux sur scène. Depuis, Charlie Winston a renforcé son équipe avec Medi (batterie) et Daniel Marsala (basse), membres du groupe Medi and the Medicine Show.

On démarre sur "In Your Hands". Charlie Winston esquisse quelques pas de danse avant de se mettre au clavier. Dès le refrain, c'est la folie sous le chapiteau. La foule saute, danse et chante. Il en sera ainsi pendant tout le concert. Une setlist classique avec les titres attendus par les fans, "Kick The Bucket", "My Life As A Duck", "Like A Hobo", sa reprise fétiche du "I'm a Man" de Spencer Travis Group, et d'autres morceaux issus de l'album ou réservés au live comme l'excellent "The Bible And The Bomb" ou "Gone Gone" qui lui permet de faire chanter tout le monde.

Dans sa version réarrangée pour la scène "Kick The Bucket" bénéficie d'une longue intro pendant laquelle Charlie Winston se transforme en human beatbox. Une partie à la guitare acoustique tout en continuant les vocalises hip-hop puis les autres musiciens prennent le train en marche et on recolle à la version CD. Pas pour longtemps... Le final a lui aussi été totalement modifié avec un instrumental plein de distorsions que Charlie Winston s'amuse à générer grâce au petit boîtier à effets qu'il maltraite. Le résultat est assez original et je n'avais pas encore eu l'occasion de voir l'Anglais recourir à ce genre de trucs.

Inutile de préciser que c'est "Like A Hobo" qui remporte la palme question ambiance. Le public se met à chanter avant même que Charlie Winston n'ait lui-même commencé et le refrain est repris par des milliers de poitrines. Benjamin Edwards envoie un solo d'harmonica magnifique et le titre se conclut sur une ovation démentielle qui, pour un peu, ferait voler en éclats la toile du chapiteau.

En guise de rappel, "I Love Your Smile", puis une version débridée de "In Your Hands" avec Charlie, Medi et Ben aux percus, Daniel à la basse pour un final diablement rythmé !

SLB


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