En 2007, sort LP1, le premier album d'un groupe joliment nommé Plastiscines. Les Plastiscines
enchantent ou agacent mais ne laissent pas indifférent et divisent alors une presse qui va se déchaîner. Le groupe essuie
un tir particulièrement nourri, propos dithyrambiques d'un côté, flots d'aigreur de l'autre... Il faut dire que tout est
réuni pour faire couler l'encre... Quatre filles - fait suffisamment rare pour être souligné, très jeunes et fort jolies,
ça a de quoi exciter les journalistes de tous crins. De plus, les demoiselles font un rock qui, à l'époque, s'inscrit pile
poil dans la veine étiquetée nouvelle scène rock française. La machine peut s'emballer...
LP1 nous avait laissé indifférent. On avait même trouvé le single "Loser" carrément énervant mais nous étions
restés sagement à l'écart de toute cette agitation. Hurler avec les loups n'est pas le genre de la maison. Pourquoi s'acharner
sur un groupe en particulier alors que, chaque année, sortent des dizaines de disques que nous n'aimerons jamais ? Mais comme
il ne faut jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau", nous avons bien entendu écouté About Love, le second
album des Plastiscines.
Hé bien, il est foutrement bon ce disque. A des années lumières de LP1, About Love ce sont douze compos
qui tiennent la route et n'ont à rougir de rien. En seulement deux ans, les Plastiscines ont tout appris et
progressé à pas de géant. Oublié le style yéyé qui, disons-le franchement, était un peu gonflant. Place à un rock qui navigue
avec aisance entre power pop aux riffs acérés ("Bitch", single très chaud qui devrait faire un malheur en live,
"From Friends To Lovers", "Pas Avec Toi", "You're No Good"), rock mélodique très catchy ("I Could Rob You", "Barcelona",
"Another Kiss", tous trois impeccables) et morceaux pop totalement assumés ("Time to Leave", "Runnaway" vraiment très
classieux, "Coney Island"). Les Plastiscines s'offrent même le luxe d'une ballade quasi acoustique de toute beauté avec un
"I Am Down" propre à couper le sifflet de n'importe quel rabat-joie vindicatif. On est totalement bluffé par cette évolution
et on ne peut qu'applaudir sans réserve à l'éclosion de ces Fab Four Girls. Au passage, on saluera le travail de Butch Walker,
producteur américain influent (Weezer, Pete Yorn, Pink, Katy Perry...), grand artisan de cet épanouissement.
On soulignera que les Plastiscines émargent désormais chez Because qui signe une année remarquable avec,
entre autres, la clotûre du festival Solidays
par Manu Chao, la signature de Moby,
le buzz que l'on sait autour des concerts surprise de
Prince et
le retour de Charlotte Gainsbourg dont le nouvel album sort bientôt...