Que voilà un bon disque ! Avec ce deuxième album, Poni Hoax s'approche de la perfection. Bien sûr, il y aura encore des grincheux pour souligner qu'il existe actuellement une multitude de groupes s'inspirant de la cold-wave des 80’s... Qu'importe ! Sur des bases saines (Depeche Mode, Cure, Bowie, Talking Heads ou Joy Division) et en utilisant des sons très actuels, le groupe parisien bâtit un électro rock dense et classieux. Pour ne rien gâter, Images of Sigrid est produit par Joakim, créateur du label Tigersushi (maison abritant aussi My Sister Klaus, autre groupe tout aussi génial et dont on attend l'album avec impatience).

Alors que l'on encense, parfois à juste titre, des groupes anglais, il existe en France des groupes de rock de grande qualité qui ont bien du mal à trouver la reconnaissance et le public qu'ils mériteraient. Poni Hoax en fait partie mais dans la même veine, je pense aussi à Kim Novak ou Adam Kasher. Ces groupes sont excellents : des albums sacrément bons, des prestations scéniques qui tiennent la route, un accueil critique plutôt élogieux et pourtant, les ventes ont du mal à décoller, leur public reste un public de connaisseurs, petit noyau qui peine à s'élargir, cantonnant ces formations à de petites salles (la Maroquinerie dans le meilleur des cas à Paris)... C'est assez injuste et on ne peut que s'en désoler. Espérons simplement que ce deuxième opus changera la donne, ne serait-ce qu'un tout petit peu ...

Images of Sigrid s'ouvre sur le génial "The Paper Bride". Commençant lentement, ce titre nous captive immédiatement. La belle voix grave de Nicolas Ker pénètre au plus profond de notre âme, envoûtante à souhait, et quand il susurre "stay with me", on est prêt à le suivre jusqu'au bout, de la vie s'il le faut, de l'album sans problème... Après ce premier morceau, on pense avoir écouté le meilleur du disque, se disant qu'avec un tel titre, Poni Hoax a sûrement tiré sa cartouche la plus meurtrière... On est loin du compte ! Images of Sigrid est si dense et truffé de pépites qu'on ne sait plus, au bout du compte, quel titre on préfère. "Antibodies" ? Ce single imparable qui devrait faire danser... "You're Gonna Miss My Love" ou "All Things Burn" ? Tout aussi dansants... "The Bird Is On Fire" ? Mix parfait d'électro allemande minimaliste et de réminiscences 80’s avec ce saxo rieur... "Pretty Tall Girls" ou "My Own Private Vietnam" ? Urgents et convulsifs... "Images Of Sigrid", "Hypercommunication", "You Of The Broken Hands" ? Ballades électro au format plus pop et un poil dansantes, juste ce qu'il faut... "The Soundtrack Of Your Fears" ? Titre envoûtant porté par la voix d'Olga Kouklaki que l'on avait découverte sur le single "Budapest"... "Faces In The Water" ? Ballade mélancolique grave et habitée qui clôt Images of Sigrid sur des nappes de synthé...

Après des dizaines et des dizaines d'écoute, j'ai renoncé à faire un choix, préférant passer en boucle ce disque flamboyant mêlant si bien urgence, romantisme et incandescence. Le disque du mois assurément, de l'année, pourquoi pas ?