Soirée electro rock à l'EMB... Et comme d'habitude, la programmation est excellente ! Qui osera dire qu'il ne se passe rien en banlieue ? Trois groupes français vont se partager la scène de Sannois ce soir. Le gros morceau est Poni Hoax mais Neïmo est également de la fête. Poni Hoax a sorti au mois d'avril un second album, Images of Sigrid , tout à fait fabuleux et indispensable. Quant à Neïmo, c'est la première date de la tournée qui accompagne la sortie de Moderne Incidental, deuxième album très réussi. Pour ouvrir la soirée, nous découvrirons le groupe Fortune qui après avoir sorti un EP bien accueilli en 2007, prépare un album.

On commence donc avec Fortune, projet electro rock monté par Lionel Pierres à la suite du split de Abstrackt Keal Agram, duo qu'il formait avec Tanguy Destable (Tepr). Si au départ, Fortune est le projet solo de Lionel, ils sont quatre sur scène avec, en plus de Lionel au chant et à la guitare, Pierre Lucas (Snookut) aux claviers, Hervé Loos à la batterie et Pierrick Devin à la guitare. Le groupe a sorti sur le label Disque Primeur (à qui l'on doit l'excellent premier album d'Adam Kesher) un EP, Fortune EP, fin 2007 et prépare son premier LP pour 2009.

Fortune pioche ses influences aussi bien dans l'electro pure et dure que dans le rock seventies ou le punk rock des années 80. Résultat, des morceaux efficaces et diablement rythmés, disco rock et sautillants. On aura retenu les plutôt dansants "Gimme", "Celebrate", "Mission" ou encore le single du EP, "Bully" mais dans le genre rock planant "Shadow" est pas mal non plus. Le groupe termine sa prestation sur "Hello" dont le rythme épileptique déclenche un sacré pogo dans la salle. Rendez-vous en 2009 pour l'album...

J'ai dit ailleurs tout le bien que je pensais de Neïmo et de son dernier album (Village Vert), le dense et mélodique Moderne Incidental, et bien, croyez-moi si vous voulez mais en live, il faut encore hausser les qualificatifs. La prestation de ce soir, bien que première date de la tournée, est impeccable. Le groupe, toujours très à l'aise sur scène, semble parfaitement rôdé et Bruno Dallesandro, le

chanteur, est plus charmeur que jamais. Avec son jean noir ultra slim, son cuir et son foulard autour du cou, il a ce petit côté dandy qu'adopte volontiers Jamie Hince de The Kills, mais son énergie, ses déplacements félins, ses déhanchements et son jeu de scène le placent définitivement dans la catégorie des performers rock.

C'est "Can You Call Me ?" qui ouvre les hostilités et aussitôt la salle se met à danser et sauter en tous sens. Inutile de préciser que les slams seront légion, en particulier sur "Carsick" et "Story Of Your Favourite Song" joués pied au plancher ou sur "Hot Girl", tube du premier album, From Scratch, qui provoque carrément l'hystérie dans le public. Mais Neïmo sait aussi faire dans les ballades rock et sensuelles et les excellents "Echoing Pixels", "Something In Common", "Poison The Chalice" ou "The Hourglass" sont heureusement de la partie. Ils seront très justement ovationnés.

Le set se conclut sur un "Johnny Five" nerveux qui voit les fans se succèder sur scène pour se jeter dans la foule. La salle est en transe et les visages ruissellent... Il n'y a pas à dire, Neïmo en live, c'est une valeur sûre !

Pas de répit pour nos jambes avec Poni Hoax... Le quintette parisien, beaucoup trop rare à mon goût, va nous offrir un concert d'une très grande classe. Pivots des prestations scéniques, le chanteur, Nicolas Ker, et Vincent Taeger, le batteur... La belle voix grave du premier, son élégance et sa

retenue, alliées à la verve du second et à son jeu musclé et démoniaque, voilà bien des atouts pour un set intense. D'ailleurs, fait notable s'il en est, chez Poni Hoax, la batterie occupe les devants de la scène, à égalité avec le chanteur ou le guitariste, et n'est pas reléguée tout au fond, là où le batteur, derrière ses fûts, devient totalement invisible.

La setlist fait la part belle à Images of Sigrid (Tiger Sushi), paru il y a quelques mois, mais pioche aussi quelques titres dans le premier album. Difficile de ne relater que les moments marquants, tout est génial ! Que les morceaux soient hyper dansants, "Pretty Tall Girls" (qui lance les slams), "The Bird Is On Fire", "Hypercommunication", "Antibodies"... ou totalement urgents, "All Things Burn" ou "LA Murder Hotel" avec ses claviers qui hurlent comme des sirènes, la folie s'est emparée du public de l'EMB qui a transformé la salle en dancefloor.

Le calme revient instantanément lorsqu'il s'agit de se laisser bercer par "Budapest" (aaah, ce gimmick de synthé qui vous trotte ensuite dans la tête et ne vous lâche plus) ou de profiter de la beauté envoûtante de "The Paper Bride". La soirée se termine sur ce morceau et nous laisse avec une seule idée en tête, revoir Poni Hoax sur scène le plus vite possible...

SLB

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