Sébastien Schuller à la Cigale... Une soirée pleine de promesses à ne manquer sous aucun prétexte ! Le Français passe désormais la majeure partie de son temps aux Etats Unis et se fait donc assez rare en France. Raison de plus pour profiter de cette tournée par chez nous à l'occasion de la sortie de son deuxième album, le très beau Evenfall. La première partie est assurée par Kate Stables, une jeune Anglaise originaire de Bristol mais désormais basée à Paris et qui officie sous le nom de This Is The Kit.

Après avoir joué de la trompette et du banjo pour le groupe Morningstar, Kate Stables a lancé son projet solo This Is The Kit. Un EP 5 titres, sobrement intitulé This is the Kit, est sorti en 2007 puis son premier album a vu le jour en 2008. Krülle Bol est publié chez Microbe, un label français indépendant (Mr Neveux, Ben's Symphonic Orchestra, Flairs...). Il a été enregistré et produit par John Parish (PJ Harvey, Sparklehorse...).

Seule sur scène, This Is The Kit chante et s'accompagne au banjo ou à la guitare. Ses ballades folk sont assez calmes et plutôt bien accueillies par le public. Le très beau "Birchwood Beaker", repris en français par le groupe Belge Soy un Caballo, sera particulièrement applaudi et "With Her Weels Again" qui alterne moments calmes et parties plus rapides recevra une ovation. Après "Our Socks Forever More" et "White Ash Cut" joués au banjo, Kate Stables s'éclipse, non sans nous avoir souhaité une bonne soirée...

Sébastien Schuller avait assez peu tourné lors de la sortie de son premier album, l'excellent Happiness, et j'avais manqué les rares occasions où j'aurais pu aller le voir... Cette date parisienne tombe donc à point pour combler une lacune inexcusable. De plus, c'est à la Cigale que ça se passe, une salle particulièrement agréable...

21 heures, une ovation salue l'ouverture du rideau... Sébastien Schuller frappe fort d'entrée de jeu en balançant l'immense "Open Organ" comme premier titre. C'est le plus beau morceau d'Evenfall, second opus de Sébastien Schuller, dans les bacs depuis quelques semaines. Plus dépouillé que sur l'album où il bénéficiait des orchestrations somptueuses élaborées par Bell Orchestre (side-project de Richard Parry et Sarah Neufeld d'Arcade Fire), tout en cuivres, bois et cordes, "Open Organ" a été réarrangé pour une version live plus électrique et plus rock. Seule une trompette a été conservée sur la très belle intro tout en douceur du morceau. Sébastien Schuller est à la guitare électrique. On reconnaît Guillaume de Chirac du groupe Landscape aux claviers et Richard Cousin d'Overhead à la basse.

L'ovation qui secoue la Cigale est à peine retombée qu'on enchaîne sur "The Border", autre sommet d'Evenfall, puis "Balançoire"... Là encore, l'orchestration a été modifiée. L'intro électro rythmée par la grosse caisse rend vraiment bien... "Sleeping Song" est acclamé dès les premières notes. Sébastien Schuller partage les claviers avec Guillaume de Chirac pour cette très jolie berceuse électro tirée de Happiness. La transition est impeccable puisque de "Sleeping Song" on passe à l'impressionnant "Awakening".

Commencé comme une douce rêverie qui donne l'impression de vivre un songe éveillé en totale apesanteur, le morceau s'ébroue, sort de sa torpeur pour virer post rock dans une explosion tant sonore que visuelle. Les images projetées sont violentes. Dans les vitres d'un immeuble de verre se reflète un incendie imposant. On suppose qu'une catastrophe de grande ampleur vient de se produire... De fait, bien qu'apaisantes, les larmes de "Tears Coming Home" viendront nous le confirmer. Deux instrumentaux pour se remettre puis le superbe "Battle". Sur une intro tribale, la voix vocodée de Sébastien Schuller répète inlassablement les mêmes mots sur un beat électro névrotique. Enfin, la voix se déploie, magique... On pense à Tom Yorke.

Pour le rappel, "Weeping Willow" bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement ? C'est le titre que la salle attend depuis le début. Grosse ovation dès le départ. Ovation à nouveau quand le morceau accélère et devient post rock puis folie furieuse pour saluer un final totalement dément.

Un second rappel non prévu récompensera l'attente d'un public qui ne veut pas quitter la salle. C'est "Last Time" qui sera bissé dans une très belle ambiance. La salle danse et tape dans ses mains... On le savait que ce serait une belle soirée !

SLB


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