La pochette ultra kitsch incite à la prudence... C'est presque à reculons que l'on pose le CD sur la platine... Et pourtant, on aurait tort de passer à côté de ce premier album éponyme de Skip The Use. En 1/4 de seconde ces français sortis de nulle part balaient tout sur leur passage, nos doutes comme nos préjugés sur les groupes français, et nous balancent une sacré claque.

Bâtissant sur les cendres punk de groupes aussi illustres que The Clash ou PIL, y mêlant une bonne dose de fun et un zest de disco, Skip The Use lâche des bombes disco punk totalement jubilatoires. Si les douze plages de ce premier essai ne sont pas toutes aussi réussies et que l'on tombe parfois dans la redite, l'album compte cependant un bon nombre de singles imparables. "She's My Lady" et "Give Me", carrément parfaits, feraient danser ma grand-mère si elle n'était pas un peu dure d'oreille. "Bastard Song" et "Bullet In My Head" redonneraient la patate à Joe Strummer s'il était encore de ce monde et lui ôteraient à jamais l'envie de hurler No Future. Quant au ska version 21ème siècle qu'est l'impeccable "Antislavery", il a de quoi rendre jaloux Suggs et sa bande.

L'album se referme sur "Unbreakable" et, avant que la platine n'ait eu le temps de refroidir, on enfonce la touche Repeat pour s'envoyer un nouveau shoot de bonne humeur...