Quel plaisir que de recevoir le premier album de St Augustine ! Notre première rencontre avec ce groupe
originaire de Clermont-Ferrand remonte à quelques années. Nous étions tombés sous le charme d'un titre entendu sur MySpace et
ce morceau, "To The Floor",
pour ne pas le nommer, nous avions eu envie de le faire figurer sur notre toute première
compilation. Depuis,
le groupe a fait son chemin. Il a rejoint l'excellent label Clermontois
Kütu Folk Records
(qui abrite aussi Leopold Skin, Pastry Case et The Delano Orchestra,
dont il faut absolument écouter l'épatant
Will Anyone Else Leave Me)
et a sorti un EP 6 titres en 2008, In A Field Of Question Marks, qui a reçu les éloges de collègues de bon goût...
Aujourd'hui, c'est un vrai LP qui débarque, un bel album cousu main (comme toutes les productions Kütu Folk) qui impressionne de
maturité.
Changing Plans propose douze titres dont quatre étaient déjà présents sur le EP et que l'on retrouve ici avec grand
plaisir. J'ai beau écouter et ré-écouter ce disque, je n'y trouve pas de défaut. Un réel tour de force pour un premier album ! Si
certains titres vont droit au coeur dès la première écoute quand d'autres se laissent apprivoiser sur la longueur, force est de
constater qu'il n'y a vraiment rien à jeter ici. François-Régis Croisier, alias St Augustine, prouve avec cet
album qu'il est définitivement un grand songwriter. De "14th of July", belle ballade mélancolique qui ouvre l'album à
"Broken Lens" folk introspectif d'une classe inouie qui referme tranquillement le disque, on est subjugué de trouver autant
de pépites à se mettre entre les oreilles. Détailler Changing Plans piste par piste serait fastidieux pour le lecteur -
la musique, ça s'écoute avant tout - mais signalons, pour faire court, que "A Nice Picture of You", "Icelandic" et
"Rainy Country" constituent une bonne synthèse de ce que l'on peut trouver chez St Augustine. Le superbe "A Nice Picture of You"
est un folk mélodiquement parfait, l'entraînant "Rainy Country" fait penser au Bowie de "Quicksand" ou
de "Kooks" (excusez du peu) et l'ambitieux "Icelandic" nous laisse penser que les monts d'Auvergne sont nés de la fusion des
plaines d'Arizona (rythmes Mariachi à la Calexico) et des volcans d'Islande (l'utilisation des cuivres sur
la fin du morceau nous renvoie à Sigur Rós). Du grand art on vous dit !