On le sait, ça n'est un scoop pour personne, en terme de musique, les Anglais font du business. We are in it for the money comme ils
disent... Ça veut tout dire... Et comme c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes, certains n'hésitent pas
à recycler les recettes éprouvées. L'histoire du rock anglais ne manque pas d'exemples éloquents. Les frères Gallagher se voyaient déjà
remplacer les Beatles dès 1993, Archive n'en finit pas de revisiter Pink Floyd, Franz Ferdinand doit sa notoriété à "Take Me Out", un
single qui repose entièrement sur un gimmick du "Trampled Under Foot" de Led Zeppelin, et U2 ou Coldplay sont des valeurs sûres pour
espérer décrocher le jackpot. The Boxer Rebellion n'échappe pas à la règle et espère bientôt occuper les stades en
faisant du Uplay plus vrai que nature. Peut-être après tout. On sait bien que si les goûts musicaux de la majorité ne sont pas d'une
grande exigence, ce sont pourtant eux qui dictent les lois du marché. Ainsi, en se coulant dans un moule préformaté, les Boxer Rebellion
pourraient tout à fait faire un un tabac. Remarquez, on ne leur jette pas complètement la pierre. Ils ne sont pas les premiers et ne seront
pas les derniers. Et puis, réussir en musique n'a jamais été facile, d'autant moins aujourd'hui que ce milieu subit actuellement la pire
crise de son histoire... Mais bon, pour l'auditeur, il faut bien avouer que l'album des Anglais n'apporte pas grand chose.
Plein de bonne volonté au départ, on dresse une oreille attentive et d'ailleurs "Flashing Red Light Means Go" démarre plutôt
pas mal. La rythmique fait bien penser à du U2, la guitare à The Edge mais bon, passons... Dès le refrain, les influences nous assaillent
à nouveau. On s'efforce de poursuivre l'écoute en laissant les a priori de côté... Peine perdue, "Move On" enfonce le clou et on ne pourra
plus se défaire de l'idée que The Boxer Rebellion se rêve en U2 du 21ème siècle ou en Coldplay des prochaines décennies.
C'est un peu dommage car le groupe a tout pour forcer la sympathie et Union recèle quand même quelques belles surprises. Côté
sympathique, des débuts calamiteux qui en auraient découragé plus d'un. Avec un label qui met la clef sous la porte juste au moment où sort
le premier album. Pas de promo donc et, conséquence directe, Exits ne se vend pas. Avec la maladie qui frappe le chanteur, Nathan
Nicholson, et qui laisse à penser que le groupe ne survivra pas. Finalement, The Boxer Rebellion est toujours là et a préféré
l'autoproduction pour son deuxième essai. Côté réussites, "The Gospel of Goro Adachi" ou "Soviets", plus intimistes et moins emphatiques que
les autres morceaux, et "Silent Movie" pour cette voix qui nous rappelle Sigur Rós. C'est un peu juste pour en faire un disque de
chevet mais tous les espoirs sont permis pour la suite...