Les Elderberries sortent leur deuxième album, Ignorance and Bliss. Les Clermontois, faute de
meilleur qualificatif pour décrire un groupe formé de trois Anglais, d’un Canadien et d’un Français, étaient attendus
au tournant après un premier album sorti en 2007, Nothing Ventured, Nothing Gained, et marqué de l'empreinte AC/DC.
L'évolution est certaine. Sans renier le côté heavy métal omniprésent sur Nothing Ventured, Nothing Gained, les
Elderberries ont ajouté à leur rock une dimension mélodique et une certaine élégance qui arrondissent les angles et les
placent ainsi sur un créneau plus pop que hard. De plus, le mixage, réalisé par Steve Orchard (producteur et ingénieur du son
de U2, Travis et Coldplay), n'est certainement pas étranger à ce virage...
Ignorance and Bliss s'ouvre sur "Au Bikini", un titre en hommage à un bar rock de Clermont-Ferrand que les
Elderberries ont très certainement fréquenté assidûment. Une bonne entrée en matière avec un rock pêchu
mais pas trop stoner. Les choses sérieuses commencent vraiment avec "Lost My Way", à écouter volume à fond sinon, c'est
pas du jeu. Impeccable single, efficace à souhait... Les guitares déboîtent des riffs jubilatoires, la batterie cogne
et la voix est juste parfaite. Un vrai bonheur que de retrouver le groupe en grande forme. "It Doesn’t Really Matter"
maintient la pression. Si "Visions" rompt un peu avec ces trois premiers morceaux quasiment parfaits, le reste de l'album
ne manque pas pour autant d'atouts et certains titres sont de vrais réussites. Ainsi, le percutant "The Choice" ou les épiques
"Ungracious" et "Impostor". Il y a quelque chose d'héroïque dans ces deux morceaux, une certaine ampleur qui ne passe pas
inaperçue... Un peu comme si les essences 70's d'un rock façon Led Zeppelin s'étaient mêlées au parfun d'élégance d'un
Placebo. Certains hurleront à la trahison, parleront de rock FM ou je ne sais quoi encore, nous on a aimé et on le revendique.
Ignorance and Bliss, cohérent et plutôt mature dans son ensemble, se referme sur le percutant "Sick Of Silence", tout
aussi impeccable que ses petits frères du début. Une belle réussite !