The Kills passent de l'adolescence à l'âge adulte... Alison Mosshart et Jamie Hince abandonnent leurs sobriquets de VV et Hotel, laissent de côté le garage rock de leurs débuts (et l'attitude punk qui allait avec) pour faire un rock qui tire sacrément vers la pop. Il faut dire que depuis Midnight Boom, Alison a passé le cap de la trentaine tandis que Jamie est devenu un quadra... Dit comme ça, cela semble une fort mauvaise nouvelle mais non, pas du tout ! Avec ce quatrième album, le duo a découvert qu'il existait autre chose que les riffs de guitare crades et les boîtes à rythme pour faire du bruit et que le piano ne servait pas uniquement à poser son verre de bière vide. Evidemment, Blood Pressures va diviser. Les puristes et les fans hardcore vont crier à la trahison et bouder leur plaisir. Les autres prendront doucement la mesure de ce changement et applaudiront (sûrement) cette évolution. Nous faisons partie de la seconde catégorie et, pour nous, Blood Pressures est une grande réussite.

L'album s'ouvre sur le puissant et sensuel "Future Starts Slow". C'est ample, incroyablement catchy... Un tube à venir, sans nul doute ! Terrassant d'entrée de jeu... Le ton est donné. Si The Kills a refermé avec Midnight Boom un triptyque rock'n'rage, le duo n'en a pas délaissé pour autant ce côté animal qui fait une partie de son charme. Mais désormais le fauve ne s'interdit plus de ronronner et ose de magnifiques ballades... Sur "Wild Charms", Jamie Hince se prend pour Lennon tandis qu'avec "The Last Goodbye", signé Alison Mosshart, le duo oublie carrément de sortir les guitares pour se contenter d'une orchestration des plus dépouillées portée par un Mellotron... Et que dire de "Baby Says", un duo mélancolique à souhait qui fera forcément s'allumer les briquets en concert... Oui, les Kills aspirent à plus de sophistication et n'hésitent pas à tisser des atmosphères psychédéliques aux choeurs sombres et envoûtants. Témoins "Satellite", énorme et addictif en diable, "You Don't Own The Road" ou "Pots and Pans", essentiellement acoustique et quasi chamanique. Et pour les accros du riff acéré et de la guitare sauvage, il reste les bombes que sont "DNA", "Heart Is A Beating Drum" ou "Nail In My Coffin". Oui, les Kills ont élargi leur palette sonore en y ajoutant des couleurs inattendues et c'est juste parfait ! La classe intégrale...

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