Tandis que le paysage musical français, partagé entre R&B, Nouvelle Star, Rap et World Music, parait bien déprimant pour
tout amateur de pop/rock à l'anglo-saxonne, il surgit de temps à autre quelques lueurs d'espoir. On vous a déjà vanté, ici même, les
mérites de groupes français tels que
Poni Hoax, les
Hushpuppies,
Neïmo,
Porcelain,
In The Club,
Kim Novak,
Coming Soon ou
The Elderberries
(et j'en oublie sûrement)... Aujourd'hui, on vous parle de The Lanskies et de son Bank Holiday. Ils sont Français, viennent de Caen ou St-Lô (sauf le chanteur qui est un
Anglais pur jus) et méritent plus que le détour.
Le tout premier album du groupe s'ouvre justement sur "Bank Holiday", un uppercut inouï, un single totalement imparable. En 1/4 de seconde, ces Normands nous mettent
à genoux. Leur secret ? La Hot Wave. Un savant dosage d'énergie punk rock, d'électro new wave et de rythmes ultra dansants. Le tout associé à une voix, celle
de Lewis Evans, Liverpuldien de naissance, à tomber par terre. Le résultat ? Cure qui se tape un boeuf avec Kaiser Chiefs et les Strokes, Joy Division qui
jamme avec Franz Ferdinand et Arctic Monkeys. Ou l'inverse...
Et croyez-moi, "Bank Holiday" n'est pas l'arbre qui cache la forêt, le fruit d'un heureux et unique hasard... Non, The Lanskies alignent les tubes potentiels
comme d'autres les mauvaises chansons (non, je ne citerai personne). Il n'y a qu'à écouter les douze plages de l'album pour s'en rendre compte. Qu'ils se la jouent à
l'énergie pure ("Bank Holiday", parfait comme on l'a déjà souligné, "Eastern Wall", excellent, "Dirty Harry", single évident, névrosé et parfait, "Tiger Girl", autre tube en
puissance), qu'ils crachent des bombinettes pop ultra dansantes ("Odile", absolument génial, Franz Ferdinand avaient remis le prénom de Jacqueline à la mode, ce sera désormais
le tour d'Odile), qu'ils marchent sur les traces de Cure époque Faith ("Listen To The Thunder", tout simplement renversant, "Jesus", sombre et vénéneux) ou qu'ils envoient
l'émotion ("Soldiers", beau à frissonner), ces cinq là envisagent chaque titre comme si leur vie en dépendait. Forcément, ça finit par laisser des traces...
Bref, un groupe d'une grande classe dont on aimerait beaucoup qu'il fasse son trou en France avant que les Anglais ne nous le piquent. Car il y a fort à parier que l'élégance de
ce Bank Holiday ne laissera pas de marbre nos voisins d'Outre Manche. Assurément le disque du mois !
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