Dorothée Hannequin a décidé de se lancer en solo. Avec l'aplomb de sa jeunesse et forte de l'expérience acquise
au sein du groupe
Hopper,
Dorothée, alias The Rodeo (anagramme de ... on vous laisse deviner), nous plante un premier LP étonnant de
maturité. Oublié le rock indé de son défunt groupe. The Rodeo opère un virage à 180° et s'engouffre dans la brèche ouverte en
France par Moriarty
il y a deux ans. Nourri de folk, imprégné d'un zest de country et de blues plutôt black, Music Maelström explore le sud des
Etats Unis. Ça sent la poussière et ça transpire l'humidité moite du Mississipi ou de la Louisiane.
L'album s'ouvre sur "On the Radio", une ballade impeccable au refrain entraînant comme tout. C'est de loin le titre le plus abouti de
Music Maelström, le plus riche côté arrangements. Pas étonnant que ce soit le premier single du disque. On peut d'ailleurs
s'interroger sur la pertinence d'avoir placé là cet excellent morceau. Tirer ses meilleures cartouches d'entrée de jeu est un poil risqué.
L'auditeur risque par la suite d'être un peu déçu. Ou, tout au contraire, de se retrouver accroché illico. C'est sans doute ce point de
vue qui a été retenu. Toujours est-il qu'aucun des titres suivants n'a la force de "On The Radio", sauf peut-être "I'm Gonna Leave You",
final sensuel porté par une envoûtante guitare. Entre les deux, neuf autres morceaux qui hésitent entre folk pur jus - une guitare,
une voix essentiellement - ("My Ode To You", petite lullaby touchante, "Modern Life" et cette voix enchanteresse, "Uncle Sam"), folk
bluesy d'une grande fraîcheur ("Love Is Not On The Corner", irrésistible, "Bird", "Hand Shadows", chouette et enlevé) ou country
("Little Soldier").
Si certains morceaux ont tendance à nous laisser un peu sur le bord de la route, Music Maelström comporte son
lot de titres accrocheurs qui ne demandent qu'à être écoutés en boucle. On suivra donc l'évolution de The Rodeo
avec intérêt.