Trente-huit après la parution de l'édition originale, trente-neuf ans après que les morceaux ont été écrits, Exile On Main Street, dixième album
des Rolling Stones, ressort... La sortie du documentaire "Stones in Exile", film réalisé par Stephen Kijak autour de
l'enregistrement de cet album mythique et présenté en sélection officielle lors de la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2010, a servi
de détonateur à cette nouvelle édition d'Exile On Main Street. Depuis que les Stones ont quitté EMI pour Universal en 2008, huit albums du
groupe ont déjà été remasterisés et sont ressortis sur leur nouveau label. Il s'agit de disques postérieurs à 1971 (Sticky Fingers,
Goats Head Soup, It’s Only Rock’N’Roll, Black And Blue, Some Girls, Emotional Rescue, Tattoo You et
Undercover). Curieusement, Exile On Main Street ne faisait pas partie de ce lifting. On comprend maintenant pourquoi. La sortie prévue
de "Stones in Exile" était, en effet, une excellente occasion d'attendre un peu. Et pour marquer le coup de cette sortie combinée, Mick Jagger et
Keith Richards ont souhaité offrir davantage qu'une simple remastérisation. Ils se sont souvenus qu'il restait pas mal de matériel enregistré en
1971, durant les sessions d'Exile, qui n'avait jamais été exploité... Ils ont fouillé leurs tiroirs, retravaillé sur les prises non terminées
à l'époque et c'est ainsi qu'Exile On Main Street reparait aujourd'hui en double CD comprenant les 18 titres de l’édition originale remasterisée
plus un CD de 10 inédits...
Passons rapidement sur les 18 titres de l’édition originale. Tout le monde les connait, il n'y plus grand chose à rajouter...
On peut quand même signaler que la remastérisation a rendu les guitares plus brillantes et la batterie plus aggressive. Rien
d'exceptionnel, un lifting classique... Venons-en à ces inédits. Pour être juste, ces "nouveaux" titres ne sont pas aussi
inédits qu'on veut bien le dire. Beaucoup avaient déjà circulé sous forme de bootlegs ("Good Time Women", par exemple, qui,
retravaillé, a donné par la suite "Tumbling Dice"), d'autres sont des versions alternatives à des titres déjà présents sur l'édition
originale comme "Loving Cup", plus dépouillé ici et avec la guitare de Keith Richards beaucoup plus en avant, ou "Soul Survivor"
chanté cette fois par Keith Richards. Quant à certains titres, ce ne sont pas réellement d'anciennes chansons. Entendons par là
que ces morceaux existaient en tant qu'instrumentaux et formaient le squelette d'éventuelles chansons. Celles-ci n'avaient finalement
jamais vu le jour jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit de "Pass The Wine", "Plundered My Soul", "Following the River", "Dancing In
The Light" et "So Divine" sur lesquels Jagger est venu placer des textes écrits tout récemment et sa voix. Mick Taylor a également
enregistré de nouvelles
lignes de guitare et les Stones ont ajouté ça et là des choeurs, chantés par Cindy Mizelle et Lisa Fischer.
Alors que retirer de ce CD bonus aux 10 inédits ? Même si tout n'est pas aussi inattendu que ce que la pub laissait entendre, pour
des morceaux comme "Following the River", ballade éminemment sensuelle, "I'm Not Signifying", bluesy et langoureux, "So Divine",
dont l'intro recycle "Paint It, Black", "Plundered My Soul", diablement efficace, on est foutrement content qu'il existe cet
album !
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