Pour aller plus loin, voici ce qu'en dit le dossier de presse ...
De loin, très loin, à la radio, sur un écran, dans un bar... Souvent là. Fantasmée et inconnue. Une voix, une image.
Vanessa Paradis fascine. Parcours unique : Roda-Gil/Langolff, Gainsbourg, Kravitz, les grands espaces intimistes de Bliss... Virages serrés,
succès populaires et le courage du contre-pied. Aujourd’hui, son cinquième album. Sept ans depuis le dernier. Presque une éternité. Association de mots, qui dégage
une petite musique, Divinidylle en guise de titre. Pourquoi ? "Pourquoi pas", répond malicieusement Vanessa.
Fidèle, elle a fait appel aux amis. Il fallait que le plaisir soit ici total. Travailler dur en toute confiance.
Le talent et le cœur. Indissociables.
D’abord, Matthieu Chedid. Bien sûr. Sur Bliss déjà, une belle complicité les avait réunis
sur quelques titres. Sur Divinidylle, Matthieu est tour à tour réalisateur, compositeur mais aussi guitariste
et chanteur. Vanessa : "On a travaillé une première soirée, en novembre 2005, pendant laquelle Matthieu a arrangé une des
chansons que j’avais composées et il l’a sublimée. Le lendemain, on a passé une soirée en studio,
Frank Monnet est venu et il a écrit deux textes en deux heures. Tout d’un coup, ce n’était pas seulement
de la musique mais des chansons. C’était l’une de ces soirées magiques qui durent très tard. C’est là que j’ai dit à
Matthieu qu’on allait faire le disque ensemble. Après, pendant un an et demi, j’étais surtout à Los Angeles, très occupée.
La conception de cet album s’est faite dans des conditions idéales : passer dix jours à travailler et pouvoir ensuite
laisser passer deux mois jusqu’à la prochaine session, ça permet un recul rare. En plus, il y avait le manque. Quand on se
retrouvait, il y avait une telle énergie, une telle joie d’être ensemble !"
Ensemble. Avec Matthieu, avec le groupe : Patrice Renson à la batterie, Jérôme Goldet à la basse et Albin
de la Simone aux claviers. L’enregistrement a lieu essentiellement au studio Labo M, à Paris. "Au départ, il y a
eu beaucoup de lâcher prise dans tous les domaines. On a essayé beaucoup de choses. L’avantage de travailler avec des gens
que l’on connaît depuis longtemps, c’est qu’on n’était ni timide, ni impressionné. On s’est tout dit, on n’a pas tout
essayé mais presque. On était tous là vraiment au service de la musique. Tout le monde." La fameuse philosophie du
« lâcher prise », si chère à Matthieu. L’instinct prime. On se lâche. Entre amis. Puis vint le temps de la réflexion.
Production, mixage. Au final, quinze morceaux voient le jour, l’album en retiendra onze.
Onze petites histoires qui voient loin. En français dans le texte. Côté instruments, c’est autre chose.
On a traversé la Manche et l’Atlantique. Sans quitter la Capitale. Sur le single, "Divine Idylle", on débute au
cœur des sixties, les Temptations, les mains qui claquent, la basse ronde, la guitare de Matthieu qui ondule,
pour doucement glisser vers un rock très actuel. Trois décennies traversées en moins de trois minutes ! "Chet Baker",
écrite par Jean Fauque, est née en une demi-heure. Une chanson qui permet d’être triste. En sachant que tout va repartir
dans la minute qui suit. Mélodie aérienne, où les larmes coulent sans gravité. "Les Piles", écrite et composée par
Thomas Fersen, est un duo entre Vanessa et Matthieu. Un peu comme si le Iggy Pop de "Passenger"
revendiquait, débonnaire, son goût de la paresse. "Cette chanson, c’est un pur moment de fainéantise. Quand
Thomas me l’a envoyée, ça m’a fait rire et ça m’a donné envie de la chanter... Un texte ne doit pas forcément te
ressembler pour que tu aies envie de l’interpréter... Même si ça m’arrive d’être léthargique sur un canapé...
De temps en temps, ça fait du bien."
Surtout, la voix de Vanessa Paradis privilégie désormais les épices au sucre. Elle flirte avec les graves
comme jamais. Pour le meilleur. Énergie de groupe. Un vrai disque pop. Oui. Plus simple, plus épuré, plus mystérieux
aussi. "Dès Que Je Te Vois" est une chanson ludique, très dansante, à la mélodie ensorceleuse. Une ode à la
rencontre cérébrale qui s’adresse au bassin et finit en transe climatique. "Les Revenants", elle, parle "des gens
bien pensants, bien dans le format et qui regardent les autres, différents." C’est une balade à la fois féline et
apaisée, où la batterie et la guitare emmènent vers des territoires vierges. Titre sensuel et mystérieux, proche de
Tom Waits.
"Junior Suite", sur une musique d’Alain Chamfort et un texte de Didier Golemanas, traite de
la solitude, de la perte des repères, "de quelqu’un qui est seul, qui ne sait plus trop qui il est. Et qui veut que ça
s’arrête. C’est Albin de la Simone qui lui a donné toute sa force." Piano et voix. Comme un jour qui se lève sans rien
promettre ni condamner. Vanessa frappe le cœur, Dany Elfman n’est jamais très loin. "L’Incendie dévoile sa petite
ritournelle amoureuse, où les flammes s’étendent à chaque nouvelle note. Un brasier qui conduit à "Irrésistiblement",
musique de Matthieu et texte de Brigitte Fontaine, l’histoire d’une fille qui guette l’arrivée de son
amoureux... L’attente, le désir, l’excitation.
"La Bataille", avec quelques ombres ici et là, est un rock furieux, rapide. "J’en suis fière de ce morceau !
C’est la première chanson rapide que j’ai écrite." "La Mélodie", première chanson apportée par Vanessa à Matthieu, est un
reggae. Sur un texte de Franck Monnet. Un reggae qui envoûte, servi par des claviers décalés. Une façon pas comme une
autre de rappeler que ce disque s’est fait sur un an et demi. Au rythme du plaisir, toutes les saisons sont passées...
Et les guitares posées ici et là, les discussions fleuves et les disques qui tournent. Des petits bouts de vie.
Les seuls qui comptent. Jackadi : "On l’a enregistré en été, pieds nus, à la campagne, Matthieu à la guitare,
Patrice a fait les chœurs... Une nuit, à 3 heures du matin, on l’a faite en live. C’était plutôt pour s’entraîner.
Mais on l’a finalement gardée, une prise, un micro ! Vincent Segal a fait un violoncelle après en
studio, parfait." Une chanson comme un conte avant de dormir.
Il fallait cet écrin collectif, cette connivence avec une petite famille d’artistes, pour que Vanessa
retrouve le chemin d’une inspiration qui, d’un disque à l’autre, reste singulière. Mais si Divinidylle revêt
l’innocence et le charme troublants qui caractérisent sa musique depuis toujours, ce nouvel album marque surtout
son retour à une énergie fièrement pop.
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