De retour d'une tournée aux Etats Unis qui les a emmenés de Seattle sur la côte ouest jusqu'à Washington DC à l'est et quelques jours avant la cérémonie du Prix Constantin 2008 qui se déroulera le 17 Novembre prochain à l'Olympia, Yael Naïm et David Donatien posent leurs valises aux Folies Bergère pour trois soirées exceptionnelles dans ce haut lieu du music-hall. Petit compte-rendu du premier soir qui démarre avec un anglais qui m'est totalement inconnu Charlie Winston...

Chemise rouge, petit chapeau noir crânement posé sur l'oreille, Charlie Winston empoigne une guitare acoustique tandis que Benjamin Edwards, le musicien qui l'accompagne, passera de l'harmonica aux percussions ou encore au piano selon les morceaux. Je ne connaissais pas Charlie Winston avant d'entrer dans cette salle et c'est une excellente découverte. Il attaque sur "I'm a Man", son single actuel et terminera sur l'excellent "Like a Hobo" (on pense à Keziah Jones) qui lui vaudra une ovation de la part du public. La musique de Charlie Winston oscille entre un afro funk très rythmé ("Kick the Bucket", "In Your Hands") et de belles ballades soul folk ("Every Step"). Mention spéciale à "Boxes" jouée au piano solo, mélancolique et superbe, et à "Life as a Duck" qui démarre lentement, dépouillée à l'extrême, pour évoluer vers un final enlevé avec la participation du public.

Son premier album, Hobo, est prévu en France pour Janvier 2009 et il passera à la Boule Noire (Paris) le 10 Décembre...

Le théâtre des Folies Bergère s'est insidieusement rempli pendant l'entracte et c'est devant une salle qui doit afficher quasi complet que Yael Naïm se présente.

La dernière fois que j'ai eu l'occasion de la voir sur scène, c'était en Juillet, au Zénith, en première partie de Lenny Kravitz. Le public (souvent peu respectueux des premières parties) avait été particulièrement bruyant et la prestation très courte... Cette fois, c'est elle la reine de la soirée et la salle est nécessairement acquise à sa cause. C'est d'ailleurs une ovation qui salue son apparition.

Arborant un petit chignon et la robe blanche à pois rouge qu'on lui avait vue dans un récent Taratata, elle entame la soirée sur "Paris", chanson présente sur son premier album (Tôt ou Tard, 2007). A ses côtés trois musiciens, ceux-là même qui l'accompagnent en tournée depuis plus d'un an. Aux percussions, David Donatien, bien sûr, son partenaire musical comme elle dit, qui a co-écrit l'album avec elle... Aux synthés, bidouillages electro en tous genres et à l'accordéon, Xavier Tribolet... Et enfin, principalement à la basse et accessoirement à la guitare acoustique, Laurent David... Yael quant à elle, passe de la guitare acoustique au piano au gré des morceaux.

Un superbe "Far Far" mélange de douceur et de puissance au gré des envolées lyriques puis

on enchaîne sur "Too Long" joué avec une section cuivres emmenée par Rémy Galichet (Diving With Andy). Le titre a un peu perdu le côté trip-hop qu'il avait clairement sur l'album mais a conservé ce rythme chaloupé tout à fait génial qui nous entraîne dans son sillage. Il est carrément ovationné ! Autre temps fort de la soirée, "New Soul"... Sur une intro sautillante jouée au piano, Yael nous raconte avec humour la genèse de la chanson. Ce titre désormais incontournable sera joué une seconde fois lors du rappel mais dans une version totalement différente et absolument délirante de dix minutes avec Yael non plus au piano mais à la guitare.

A noter encore un "Lonely" toujours aussi beau, avec ses envolées à filer des frissons, et des éclairages soignés, particulièrement sur "Toxic", illuminé d'un vert superbe ou baigné de bleu électrique, et sur "Levater", éclaboussé de rouges flamboyants.

Après une heure trente d'enchantement et un dernier salut, Yael Naim et tous ses musiciens se retirent tandis que la salle, debout de l'orchestre aux balcons, applaudit à tout rompre...


SLB

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