Yves Simon s'était fait discret en tant que chanteur ces dernières années. Son dernier album studio, Intempestives, datait de 1999, un bail... Et puis, tranquillement, l'envie d'écrire à nouveau des chansons est revenue et un disque est né, Rumeurs, sorti en octobre. Quant aux concerts, il faut carrément remonter à ... 1977 pour retrouver la trace d'une apparition en live d'Yves Simon! C'est dire si ce chanteur est rare et si les retrouvailles avec la scène et le public, ce soir à l'Olympia, était un évènement à ne pas manquer.

La première partie de ce soir est assurée par Valérie Leulliot. Après avoir mené pendant une dizaine d'année le groupe Autour de Lucie, Valérie Leulliot s'est lancée l'an dernier dans une carrière solo. Son premier album, Caldeira, est sorti il y a près d'un an. Simultanément à la tournée entamée pour promouvoir cet album qui a été bien accueilli par la critique, Valérie Leulliot participe également à Frère Animal, un roman musical créé par Florent Marchet et Arnaud Cathrine, sorti tout récemment.

En petite formation ce soir, accompagnée de Sébastien Lafargue à la basse et de Sébastien Buffet aux percussions - tous deux ont fait partie d'Autour de Lucie - Valérie Leulliot va jouer sept titres. La voix est agréable, les textes sont beaux, la musique nous offre un pop/folk acoustique, agréable et apaisé, soutenu par des percussions légères et toujours élégantes. On notera en particulier les très beaux morceaux que sont "Au Virage", "L'amour Désormais", "L'eau Du Gange" ou "Mon Homme Blessé", titre écrit par Miossec et qui reçoit de beaux applaudissements. Après avoir remercié Yves Simon de l'avoir invitée ce soir, Valérie Leulliot, dont c'est le premier passage à l'Olympia, termine sa prestation sur "Réveille-Toi", un inédit que l'on peut écouter sur sa page MySpace. Une excellente première partie qui augure du meilleur pour la suite...

Quand, après vingt minutes d'entracte, les lumières s'éteignent, c'est une véritable ovation qui accompagne l'arrivée d'Yves Simon et de ses musiciens sur scène. Le chanteur découvre alors un Olympia debout et applaudissant à tout rompre pour l'accueillir. "Putain 30 ans !" s'exclame-t-il en guise de salut au public... L'émotion est palpable et pour dénouer un petit soupçon de trac peut-être, on commence avec la présentation des musiciens. Serge Pérathoner, le complice de toujours, est là, fidèle au poste derrière son piano.

"Manhattan" est le premier morceau d'une setlist incroyable qui verra défiler pas moins de 25 titres dont les dix plus beaux du dernier album (Rumeurs, Barclay, 2007) et quelques unes des pépites piochées dans la discographie impeccable des années 70. A l'exception du tube "Amazoniaque", les années 80 et 90 sont passées sous silence comme si Yves Simon avait souhaité établir un pont au dessus de ces trente années sans concert.

Pour le plus grand bonheur d'un public venu nombreux pour ces retrouvailles - et parfois même de très loin comme ce couple d'Espagne - le concert va durer près de deux heures et demi. Yves Simon, très en verve, intervient beaucoup entre les chansons établissant ainsi une véritable intimité avec la salle. Parfois, c'est pour expliquer la genèse d'un morceau, d'autres fois pour nous conter

quelque anecdote, nous offrir une petite carte postale, comme il dit, souvenir de rencontres passées... Avec humour, tendresse et nostalgie, il nous racontera aussi son adolescence à Contrexéville, ses premiers émois sur "Les Bords de la Moselle", ses débuts pas toujours faciles dans la chanson. On peut noter un très bel hommage rendu à tous ceux qui lui ont donné envie de chanter, en particulier, Georges Brassens, qu'il découvrit à 12 ans et dont il fera finalement la première partie 15 ans plus tard, les Beatles, Serge Gainsbourg ou encore Bob Dylan...

Après un génial "J'ai Rêvé New York" qui déclenche les passions, toute l'équipe salue un public debout avant de quitter la scène. Yves Simon reviendra en solo pour un rappel de quatre chansons entièrement jouées à la guitare acoustique.

Le concert s'achève sur deux titres chargés d'émotion, le splendide "Cet Enfant" tout d'abord, tiré du dernier album puis le magique "Au Pays Des Merveilles De Juliet", dédié à Ingrid Betancourt. L'Olympia met un point d'honneur à assurer des choeurs dignes de ce nom sur ce dernier morceau, remerciant ainsi Yves Simon du beau cadeau offert ce soir...

SLB


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