Pour fêter la sortie de son premier album, un Belge Andalou tout à fait savoureux, Zed Van Traumat, ni Belge, ni Andalou, s'offre une soirée aux Trois Baudets. Pour un chanteur si souvent comparé au Gainbourg des années 60, tant pour sa voix que pour l'esprit qui anime certaines de ses chansons, on ne pouvait rêver lieu plus mythique pour rencontrer le public parisien. On se devait donc de partager cette soirée. Récit d'une soirée qui fut largement à la hauteur de ce que nous en attendions...

Pas de première partie ce soir... C'est Zed Van Traumat qui attaque directement. Impressionnés par le premier album du jeune homme, Belge Andalou, au point d'avoir voulu l'interviewer pour le connaître davantage, nous ne pouvions manquer ce concert aux Trois Baudets, lieu qui vit les débuts de Gainsbourg, influence évidente du jeune homme. Pieds nus, la chemise par dessus le pantalon, Zed Van Traumat semble plutôt décontracté. Ce n'est en fait pas qu'une impression... Tout au long du concert nous aurons la confirmation qu'il est particulièrement à l'aise sur scène. Accompagné de quatre musiciens (guitare, contrebasse, batterie, saxo), Zed Van Traumat démarre sur "Belge Andalou", titre de l'album mais également fil conducteur de l'univers du chanteur qui s'est inventé une patrie en Belge-Andalousie, pays imaginaire dont il nous apprendra quelques coutumes tout au long de la soirée.

Une voix charmeuse, des textes à déguster avec gourmandise... Dès que Zed Van Traumat se met à chanter, on retrouve l'univers de l'album, ici décuplé par le live. Le côté éminemment sympathique du jeune homme, son verbe facile le conduisant à raconter de petites histoires entre les morceaux, sa présence scénique incontestable, son visage expressif, presqu'élastique, qui en dit aussi long que ses chansons, sont un véritable plus par rapport à la seule écoute du disque et autant d'atouts pour les concerts. Lors de notre interview, Zed Van Traumat nous avait avoué que la scène était le seul endroit où il se sentait parfaitement à sa place... La preuve par neuf ce soir.

L'album au complet va y passer. C'est l'occasion de voir Zed Van Traumat se contorsionner et grimacer comme un beau diable sur des titres très rythmés comme "Les

Ecorchés Vifs" ou "Pauvre Kong", de frissonner d'émotion sur le sublime "Nadar" ou d'avoir froid dans le dos à l'évocation de ce personnage cabossé par la vie que Zed Van Traumat campe magnifiquement dans "Madame".

On ne peut terminer sans évoquer l'interprétation fougueuse de "Pourquoi Mari-Carmen", encore meilleur que sur disque, deux inédits aux textes toujours aussi recherchés (réussir à placer cathéter dans une chanson, il faut le faire) et une reprise de Bourvil, "Les Haricots", pour clore la soirée. On signalera également l'excellence des musiciens avec une mention spéciale pour les lignes de saxo tout à fait fabuleuses.

Vous ne connaissez pas encore Zed Van Traumat ? Un seul conseil : filez le découvrir en concert !

SLB

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