Nous avions chroniqué l'an dernier (Avril 2005), ici même, l'album Sound Inside (alors autoproduit) et avions
signalé que ce serait une erreur de passer à côté de ce disque sans prendre le temps de l'écouter. On espèrait
à l'époque que les labels ne resteraient pas sourds à cette musique belle à pleurer, dépouillée à l'extrême, à ces
arrangements splendides. Quelques mois après notre interview d'Immune (Août 2005), nous étions très
heureux d'apprendre que c'était chose faite : Immune venait de signer sur le label belge Stilll.
Aujourd'hui, l'album Sound Inside ressort sous le label Stilll et c'est donc le 1er album
officiel du groupe. Par rapport à la version que nous avions écoutée, le tracklisting a été légèrement modifié et
l'album compte désormais 10 morceaux. "Kites", présent sur l'album 7 titres Immune (2004), et rebaptisé
"Lost Kites" a disparu ainsi que 2 autres morceaux, tandis que "Father's Falling" - également présent sur l'album
de 2004 - revient. Pour notre plus grand plaisir, les titres "You Landscape", "Acoustic Memories", "Through Tides",
"Headfirst", "Thousand Leaves" ont été conservés : comment résister au désir de les repasser en boucle, oublieux
de l'instant présent, pour profiter de l'apaisement que procure ces mélodies simples et douces, de ces ballades
électro-pop finement ciselées. L'écoute de Sound Inside provoque un bien-être incroyable : on se laisse envahir,
les yeux mi-clos, insensible au crépuscule qui gagne, enveloppé d'un voile de rêverie, visitant nos paysages
intérieurs pour y (re)découvrir des souvenirs enfouis que l'on croyait perdus à jamais. En 10 compositions
minimalistes et autant de merveilles, Immune s'affirme comme un groupe avec lequel il va falloir compter désormais.
La musique d'Immune instaure un climat mélancolique mais jamais triste grâce à
son extrême légèreté. Ce résultat, on le doit aux arrangements très
travaillés qui, mettant la voix légèrement en retrait, font la part belle à des
intruments tels que piano, basse, violoncelle sans oublier d'y mêler samples et boucles. Pour ceux qui ont
besoin de références, histoire d'avoir une idée plus précise du style de musique, on
peut avancer Radiohead mais un Radiohead sans le côté schizo (Sound Inside ne comporte
que des morceaux assez lents, pas le moindre signe d'énervement chez Immune), certains titres ont
un écho qui résonne du côté de chez Robert Wyatt mais un nom me vient
naturellement à l'esprit : Sébastien Schuller. Sound Inside est un cousin de
Happiness, excellent premier album du français originaire des Yvelines.
Dans les deux cas, on a affaire à des orfèvres de l'électro-pop.
Au final, un album sensible et raffiné, lumineux à souhait. A consommer sans modération !
Lire aussi notre interview du groupe Immune