Perfect Colors, second album du groupe Mellow, débarque après 5 ans d'attente. Dès la fin de la première écoute, on se dit que ça valait le coup d'attendre... l'objet en question est réussi, très réussi même, depuis la pochette qui illustre parfaitement les deux tonalités musicales de l'album : l'ombre qui colle si bien au côté sombre et mélancolique de l'électro et les roses orangés lumineux, couleurs psychédéliques qui nous ramènent à la pop planante des seventies.

Another Mellow Winter (1999), premier album prometteur, avait agréablement titillé nos oreilles mais avec Perfect Colors, le duo français passe à la vitesse supérieure. Pas de morceau franchement faible dans cet opus - on aurait peut être pu se dispenser de la "Orchestral Version" de Drifting Out Of Sight qui clôt l'album (et encore...) - 51 minutes pour 12 (+1 hidden track) titres de toutes beauté. Les influences, Pink Floyd (période précédant The Wall) et Beatles, excusez du peu, sont évidentes mais magnifiquement intégrées à une électro-pop élégante des plus actuelles.

Ca commence bien. On est immédiatement plongé dans l'ambiance avec le morceau qui donne son titre à l'album : une belle balade électro. On pense aux Radar Brothers de "And The Surrounding Mountains" (2002) mais avec une présence importante de l'électronique au niveau musical. Le second titre - Fantastic - démarre comme une comptine pour se terminer façon Buggles, aussi bien dans le rythme que dans l'utilisation de voix background déformées. Le reste de l'album alterne les morceaux d'influence Pink Floyd avec des titres plus Beatles. Ainsi Love Ain't The Answer, It Was Raining et In The Meantime ne dépareraient pas sur des albums tels que Atom Heart Mother ou Animals tandis que Drifting Out Of Sight, avec ses cœurs Beatlesiens (la version instrumentale de ce titre ne fait que renforcer cette impression) et Where Flowers Don't Grow ont un esprit Fab Fours indéniable agrémenté d'un son électro du meilleur effet. Between The Lines (le nom est-il significatif ?) joue avec les deux influences, on a l'impression d'un morceau qui aurait réuni ces deux groupes mythiques pour notre plus grand bonheur. Going Dowtown et Out of Reach, morceaux les plus speed de l'album, sonnent plus électro que pop. Enfin, le morceau caché au sein de la 12éme piste nous offre une électro planante qui décidément colle à merveille à Mellow.

Réellement de la bien belle ouvrage que cet album, français qui plus est, cela mérite d'être répété : on a tellement entendu qu'il n'y avait que les anglais pour faire de la bonne pop...