Vertigone, est le deuxième album - si l'on excepte The man who was already dead qui n'est pas un album original - des Belges de Venus.
Dès les premières minutes, on retrouve avec délices leur univers si particulier. Venus, c'est la voix de Marc A. Huyghens, reconnaissable entre toutes,
Venus c'est un son, quasi unique dans la pop parfois un peu trop formattée d'aujourd'hui. Qui mieux qu'eux sait nous tricoter
un arrangement où les cordes font toutes la différence ?
L'album s'ouvre sur un titre qui nous donne l'impression de sérénité : la voix est calme, la musique légère, les paroles
laissent entendre un certain apaisement "After the storm, Like we were born again ...". Après un 1er album plein d'impatience -
Welcome to the modern dancehall - Venus aurait-il déjà atteint la plénitude ? Le morceau, qui d'ailleurs, s'appelle
Happiness et le suivant Beautiful Day semblent nous conforter dans cette idée jusqu'à ce que Wanda Wultz nous ramène à la réalité.
"It's not me, It's not me ..." scande le chanteur sur un rythme quasi schizo avant que le calme ne revienne avec Million Miles Away
sorte de berceuse mélancolique.
En 4 morceaux seulement, Venus nous donne un aperçu de son talent et de ses multiples facettes : un temps pour la joie, un temps
pour la tristesse, un temps pour les doutes, témoins d'une sensibilité écorchée sans laquelle il n'y aurait peut être pas de si belles
chansons. On trouve sur "Vertigone" une alternance de morceaux où la sérénité semble l'emporter tandis que sur d'autres, l'urgence
est une évidence. Kallenosky illustre bien l'ensemble de l'album en soufflant le chaud et le froid, en faisant se succéder des tempos lents -
sublimes moments d'apaisement - et des rythmes speed, témoins des remous et de la colère qu'on ne peut garder pour soi. Little Hotel,
instrumental reposant, instaure un break avant la chanson titre de l'album et après Kallenosky où nos nerfs on été rudement éprouvés.
Mention spéciale pour Asia (version moderne de "Ne Me Quitte Pas" : on est Belge ou on ne l'est pas !) où sur des cordes omniprésentes
le mélange piano/cordes/percussions est si envoûtant qu'on est persuadé qu'elle (celle à qui s'adresse la chanson) exaucera sa prière
("Don't Throw Me Away") quoi qu'il (lui, le chanteur) ait pu faire !
Cet album a enchanté la critique : **** chez Rock'n Folk, In (pour Indispensable) chez Les Inrocks,
ƒƒƒ chez Télérama, Coup de Coeur à la Fnac ... cette reconnaissance n'est pas usurpée et nous nous
joignons aux collègues pour dire Bravo et merci d'exister !